« Technè, techniques et technologie dans l’œuvre de Michel Butor» Colloque international à Thessalonique, 17 et 18 Mai 2017 (Αuditorium de la Bibliothèque Centrale) Ce colloque est organisé par le Laboratoire de Littérature Comparée,le Laboratoire de Traduction et de Traitement automatique du langage et la Section de Littérature du Département de Langue et de Littérature Françaises de l’Université Aristote de Thessalonique. Fidèle depuis sa jeunesse à « son art de la mise à distanceet son goût » tant «pour ‘l’écriture nomade’ » (si l’on veut reprendre les mots de Laurence Engel) que pour les longues pérégrinations, Michel Butor a vécu à Thessalonique pendant les années 1954-56, débutant ainsi sa carrière de professeur au Lycée Français de Thessalonique et dans notre Département. Presque un demi-siècle plus tard, en 2001, il a revisité notre ville afin d’être nommé docteur honoris causa de la Faculté de Philosophie pour l’ensemble de son œuvre (romanesque, poétique et critique) originale, polyvalente et œcuménique. Souhaitant honorer sa mémoire suite à sa récente disparition, les deux Laboratoires du Département et la Section de Littérature de Langue et de Littérature Françaises de l’Université Aristote de Thessalonique ont pris l’initiative d’organiser un colloque international dédié aux multiples facettes de cette œuvre prolifique et complexe, voire souvent compliquée puisque expressément protéiforme. L’auteur lui-même en était d’ailleurs parfaitement conscient et dépeignait excellemment la particularitéde sa propre production : «Mes livres ont, je le vois bien, un côté médusant; les gens ont peur de rentrer dans ce labyrinthe de plus en plus énorme. Moi-même, j’ai du mal à les ranger, je ne parviens pas toujours à m’y orienter» (interview de 1996). Le but de ce colloque n’est aucunement de tenter de classifier ou d’homogénéiser cet œuvre singulièrement hétérogène, au risque d’en rétrécir l’ampleur et la bigarrure. Tout au contraire, nous espérons réunir un nombre de chercheurs (spécialistes et généralistes) de divers horizons, disciplines et cultures afin de mettre en relief les méandres du dédale butorien, utilisant l’art, l’artifice et l’artéfact comme fil conducteur : la ‘technè’: critiques d’art; œuvre d’essayiste; esthétique butorienne; rapports entre les différentes formes artistiques; collaborations et croisements avec l’œuvre d’autres artistes –plasticiens, musiciens, compositeurs, photographes, illustrateurs, cinéastes; réalisation de livres d’artistes / livres-collages.les techniques: expérimentation de diverses techniques et perspectives narratives; volonté de renouvellement constant; improvisations stylistiques; mises en abyme; structures ludiques; expérimentations formelles; intertextualité et autocitation; traversée et hybridation des genres; traduction (Butor traducteur / traductions de Butor).la technologie : urbanisme, transports, architecture; machines, mécanique; mobilité et déplacements; mesure du temps et rythmes; radiophonie et enregistrements. Les approches comparatistes (croisement de textes ou de thématiques butoriens avec différentes productions d’auteurs) proches à la thématique générale seront particulièrement appréciées. C onférencière d'honneur : Mireille Calle-Gruber, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Directrice des Œuvres Complètes de Michel Butor, volumes I à XII, La Différence, de 2006 à 2010. Les propositions de communication (200 mots), accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 12 mars, date limite de soumission, à Eugenia Grammatikopoulou ( egrammat@frl.auth.gr ) et à Gratsiella Kastellanou( gcastell@frl.auth.gr ). Langues de travail: français, anglais, grec. Les frais d’inscription s’élèvent à 40 € pour les enseignants/chercheurs et à 20 € pour les docteurs/doctorants. Les repas seront offerts aux participants. Les communications feront l’objet d’une publication (sous réserve d’acceptation par le comité scientifique) dans un numéro spécial de la revue électronique du Laboratoire de Littérature Comparée «Intertextes» ( http://dia-keimena.frl.auth.gr/ ). URL DE RÉFÉRENCE http://michelbutor2017.frl.auth.gr/ Comité scientifique : Maria Makropoulou, Simos Grammenidis, Chryssi Karatsinidou, Maria Litsardaki, Eugenia Grammatikopoulou, Gratsiella Kastellanou (Université Aristote de Thessalonique)
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Technè, techniques et technologie dans l’œuvre de Michel Butor (Thessalonique)
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Journée d'étude des doctorant.e.s du CSLF Représentations et discours de la/des magie(s). Figures, formes, regards critique
Journée d'étude des doctorant.e.s du CSLF - Représentations et discours de la/des magie(s). Figures, formes, regards critiques. 2 juin 2017, Université Paris Nanterre. Date-Limite de l''appel à communications: 31 mars 2017. Pour la deuxième journée d’étude organisée par les doctorant.e.s du CSLF, nous avons choisi de nous interroger sur les liens qui unissent littérature et magie, selon une perspective interdisciplinaire. Mages, sorcières et autres créatures surnaturelles peuplent la littérature depuis l’Antiquité, et connaissent au fil des siècles et des espaces géo-culturels divers avatars, de l’alchimiste au chamane, de la Muse au charlatan. Le terme de magie, considéré de façon synchronique, regroupe un ensemble de pratiques (plus ou moins ritualisées) qui visent à obtenir un effet sur le monde naturel, et supposent en général une forme de surnaturel intrinsèque à ce monde. Cette tradition évolutive recouvre entre autres l'astrologie, des pratiques curatives, le spiritisme ; on l'oppose à une norme ou à une perception rationnelle et explicable du réel qui a elle-même évolué. Marcel Mauss y voyait un phénomène religieux, qui constitue une sorte de versant privé du rite [1] ; James George Frazer y voyait une pensée pré-scientifique [2]. Pour Claude Lévi-Strauss qui la considère comme une forme de rationalité concurrente, elle est une façon de donner sens au monde [3]. De manière plus imagée, la magie a offert au fil des siècles une métaphore féconde pour dire les pratiques d’écriture. Sous des figures diverses, de la transe poétique inspirée par les Muses à la Renaissance au poète alchimiste du XIX ème , de l’auteur en ré-enchanteur du réel et du quotidien aux formes variées du texte comme chant ou incantation, la magie incarne un horizon poétique vers lequel pointe la plume en même temps qu’elle informe le discours sur la création elle-même. [1] Henri Hubert, Marcel Mauss, Mélanges d'histoire des religions, éd. Paris, Alcan, 1909. [2] James George Frazer, Le Rameau d'or , Paris, Robert Laffont, 1981-1984 (1911-1915). [3] Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale , Paris, Presses Pocket, 1998 (1958). Figures & manifestations du magique On pourra s'attacher dans un premier temps à circonscrire les représentations, crédules ou incrédules, du phénomène magique. La question de la magie en tant qu'elle mobilise les schèmes du surnaturel peut rencontrer celle de la spiritualité, au carrefour des croyances : mysticisme, sacralité, transcendance. Toutefois, les pratiques et rites donnés comme «magiques» échappant à la conception rationnelle et parfois aux cadres religieux sont largement mis en scène dans les champs artistiques. Leurs conceptions de la magie renseigne sur une axiologie ou un point de vue global : il y a magie noire et magie blanche, magie du rationaliste ou de l'homme pieux. Ces pratiques, symboles de transgression et de toute-puissance, peuvent constituer un repoussoir, parfois un objet séduisant. On pourra souligner cette variabilité du magique en fonction de l'idéologie des auteurs et artistes, mais aussi du contexte de création, de publication ou de représentation : ce qui apparaît comme une forme de magie dans une œuvre n'est pas nécessairement considéré comme tel à l'époque de sa création. Les figures du/de la magicien.ne feront l'objet d'une attention particulière. Rebouteux, mage, sorcier, sorcière, êtres invisibles ou monstrueux, de nombreux personnages se rattachent à divers titre au magique. On pourra s'intéresser au cas limite du charlatan, personnage théâtral de l’apothicaire ou du mage imposteur. Les grandes affaires et les procès de sorcellerie ( Démonomanie des sorciers de Jean Bodin, affaire des poisons) peuvent aussi être évoqués. Enfin, les objets magiques ou animés (qui ne se trouvent pas dans la seule fiction fantaisiste) ont un fonctionnement, une symbolique et une esthétique propres. On comprendra parmi ceux-ci les images et les signes kabbalistiques ou ésotériques mis en scène dans les œuvres. Peut-être ces objets sont-ils des points d'ancrages qui peuvent référer à la fictionnalité elle-même. Formes artistiques & magies Dans ses principes mêmes, la magie accorde une importance inaccoutumée aux liens symboliques et leur donne une force de causalité. Ce rapport invitera à penser les fantasmes (ou croyances?) d'un «art magique» (Baudelaire) où le signe devient symbole surdéterminé. Au XIX ème siècle, la sensibilité de l’artiste aux effets de porosité des mondes, réalité et magie, correspondances baudelairiennes, donne lieu à une théorisation de la pratique poétique comme « opérations magiques, sorcellerie évocatoire » (Baudelaire). La peinture révèle une «magie profonde», véritable alchimie dont Delacroix et Rembrandt sont les modèles (Baudelaire); l’art pur doit être envisagé comme «magie suggestive» (Baudelaire, Exposition Universelle , 1855).On interrogera les avatars de ces figures et pratiques artistiques, précurseurs et successeurs. En littérature, peut-être cette ambition incantatoire de la plume qu'on trouve chez certains romantiques, mais aussi dans le surréalisme ou dans la poésie renaissante, mériterait-elle d'être décryptée : comment cette métaphore théorique peut-elle se comprendre et s'appliquer à l'acte d'énonciation qu'est le texte? Comment la magie se constitue-t-elle, par la voie de la métaphore, en un idéal poétique auquel aspire le texte, et en un discours possible sur la pratique littéraire? Le magique est sous-tendu par une dialectique complexe du naturel et du surnaturel, du caché et du visible. Ainsi, les frontières du magique sont poreuses et varient en fonction de la dimension du connu. C'est précisément cette distinction ou cette indistinction qui pourra faire l'objet de questionnements. Où le magique rejoint-il l'occulte, le merveilleux, le fantastique? Comment le magique permet-il de considérer à nouveaux frais la mimésis (le vraisemblable, le réalisme)? De nombreuses études ont adopté une perspective générique, pour qualifier et évaluer l’intrusion de la magie dans l’univers de la fiction. Nous pourrons interroger les frontières et la pertinence au sein de l’histoire littéraire des typologies qui en émergent. La réception et la rédaction des textes et œuvres magiques pourront être interrogées, ainsi que les récits et représentations de pratiques magiques (comme Le Livre des Tables de Guernesey ou les tableaux de mystères) : on pourra les mettre en lien, notamment afin d'éclairer des pratiques artistiques parallèles ou concurrentes. On pourra s'interroger sur la présence parcellaire de textes ou formules magiques au sein des œuvres et sur la relation qu'ils entretiennent avec leur contexte. L'irruption de la magie perturberait le texte dans sa cohérence discursive et narrative, et modifierait les pratiques de réception. Magies & discours critique La magie est ainsi tantôt une doctrine d'initié.e.s (ésotérique, donc) et tantôt l'expression de la contestation d'une esthétique réaliste ou des savoirs constitués. Force déstabilisante, elle constituerait une entorse aux discours d'autorité. On pourra notamment étudier des exemples tirés des périodes ou courants esthétiques connus comme favorables à la magie (Renaissance néo-platonicienne, spiritisme et romantisme, surréalisme), mais aussi des cas qui témoignent d'une permanence du phénomène magique alors même que l’époque y semble moins propice (magie des Lumières, réalisme magique et ses avatars dans le monde contemporain). On pourra s'interroger sur la présence paradoxale de la magie à l'époque moderne, entre «désenchantement du monde» (Max Weber) et résurgences de l’extraordinaire. On accordera une importance particulière à la magie de l'inconnu, de l'autre, de l'hérétique, en interrogeant les représentations et les esthétisations du magique conçu comme voisin de l'«étrange» ou de l'étranger. Selon la même perspective, on posera la question des intersections des représentations sociales ou politiques et de ces motifs: le magique ouvrirait ainsi une sphère d'intégration paradoxale du marginal dans le texte, permettant des approches critiques informées des sciences humaines (sociologie, philosophie, histoire), et des études de genre. Cette journée s'organise autour d'un thème choisi collégialement, avec l’ambition d’embrasser suivant ce fil rouge différentes périodes de l'histoire des arts et des esthétiques modernes. Les participant.e.s sont invité.e.s, à ce prisme, à s'interroger sur leurs outils et à tester leurs hypothèses au sein d'un dialogue interdisciplinaire. Chaque communication durera approximativement 25 minutes, et sera suivie d'un temps de d'échange et de questions. Les propositions d’intervention (200-300 mots) sont attendues pour le 31 mars 2017 au plus tard , et s'accompagneront d'une courte présentation (sujet de recherche, établissement de rattachement, nom du/de la directeur.trice de thèse le cas échéant). Elles seront adressées aux trois adresses suivantes: pvdesarbres@gmail.com, flavie.kerautret@gmail.com , kieffermo@gmail.com. Comité d'organisation : Paul-Victor Desarbres, Flavie Kerautret, Morgane Kieffer. Bibliographie indicative Simone Bernard-Griffiths et Jeannine Guichardet (dir.), Images de la magie: fées, enchanteurs et merveilleux dans l'imaginaire du XIXe siècle , Paris, Les Belles lettres, 1993. Simone Bernard-Griffiths et Céline Bricault, Magie et magies dans la littérature et les arts du XIXe siècle français, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, vol. 19, 2012. Anne Besson et Évelyne Jacquelin (dir.), Poétiques du merveilleux – Fantastique, science-fiction, fantasy en littérature et dans les arts visuels , Arras, Artois Presse Université, 2015; Myriam Boucharenc, De l’insolite – Essai sur la littérature du XXe siècle , Paris, Hermann, 2011; Gérard Chandès (dir.), Le merveilleux et la magie dans la littérature , Amsterdam, Atlanta, Rodopi, 1992; Noémie Courtès, L'Écriture de l'enchantement : Magie et magiciens dans la littérature française du XVIIe siècle , Paris, Honoré Champion, 2004; Narjess D'Outreligne-Saidi, De l'Orient des Mille et une nuits à la magie surréaliste , Paris, L'Harmattan, 2001; Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique , Paris, Seuil, 1976 [1970]; Hélène Védrine, Magie et Philosophie à la Renaissance , Paris, Librairie générale française, 1996; Jean Weisgerber (dir.) , Le Réalisme magique. Roman, Peinture et Cinéma ,, Lausanne, L’Âge d’homme, 1987; Myriam White-Le Goff (dir.), Merveilleux et spiritualité , Paris, PUPS, 2014.
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Images et imaginaires de l'identité/altérité. La conceptualisation de l'Autre à l'ère de la mondialisation (Tiemcen, Algérie)
Images et imaginaires de l’identité/altérité:La conceptualisation de l’Autre à l’ère de la mondialisation Journée d’étude 19 avril 2017 Université de Tlemcen/Algérie Laboratoire de recherche LLC Intitulé : Images et imaginaires de l’identité/altérité: La conceptualisation de l’Autre à l’ère de la mondialisation Responsable scientifique: Latifa SARI M Argumentaire Cette journée d’étude s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire préconisant des questionnements relatifs au phénomène de la mondialisation, aux identités mouvantes et à l’entrecroisement des cultures et des langues (J. Tardif). Le besoin de se situer par rapport à l’autre, d’affirmer son identité appartient à tout individu, toute communauté. L’identité est sans conteste le produit des interactions sociales selon A. Mucchielli, la construction de l’identité est donc inséparable de la notion d’altérité. Elle est un processus que nous construisons dans le contact avec les autres:«par identifications et différenciations successives à ce qu’ils sont, à ce que nous croyons qu’ils sont et à ce que nous percevons de l’image qu’ils ont de nous.» (D. Picard). Elle peut s’effectuer dans la réciprocité, l’échange et le respect mutuel ou bien s’inscrire dans la lutte, le conflit et la violence. Les études consacrées à la question d’identité/altérité et à ses corollaires, l’étrangeté, l’inclusion, l’exclusion sont d’une importance considérable, leur potentiel a pu nourrir des réflexions scientifiques et a fait couler beaucoup d’encre chez bon nombre d’écrivains, de sociologues et d’ethnologues. Les représentations en question qui fabriquent l’image de l’Autre sont alimentées par un imaginaire qui se nourrit en partie de représentations empruntées au passé historique, en l’occurrence le colonialisme et l’impérialisme, et d’autres qui sont nées face à un nouvel imaginaire à l’aune de ce troisième millénaire. Si la mondialisation, durant ces dernières décennies revendique l’ouverture et la pluralité, dans ce cas là, comment peut-on définir l’identité d’un individu dans le mouvement des échanges et des interactions humaines ? Comment peut-on rendre compte du poids de la mondialisation sur les crises identitaires et les conséquences que pourrait engendrer ce phénomène à savoir l’étrangeté, la discrimination et le préjugé? Ajoutons à cela, les événements et les conflits politiques qui ont marqué l’imaginaire occidental et ont permis aux médias sociaux de diffuser des images stigmatisant l’Autre, l’enfermant dans des clichés péjoratifs. Selon A. Maalouf, l’identité ne peut prendre forme qu’à travers le regard de l’Autre: « Car c’est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances et c’est notre regard qui peut aussi les libérer. » Face à une réalité fondée sur la diversité, l'homme a besoin de s'identifier et d'affirmer ses appartenances et sa culture. Mais en tant que citoyen du monde,comment peut-il se positionner par rapport à l’Autre et s’intégrer tout en demeurant intègre à lui-même ? Compte tenu de l’ampleur que connaissent les crises d’identité en ce XXIe siècle à l’échelle globale, cette journée d’étude a pour objectif d’articuler sa thématique autour des axes suivants (la liste n’est pas exhaustive):La mondialisation et la conceptualisation de l’Autre (aliénation/intégration)L’altérité dans la littérature et le cinéma de la diaspora maghrébineL’imaginaire occidental face à l’altéritéorientale (le Monde Arabe)Les médias sociaux et la représentation de l’Autre Bibliographie: - Chabel Malek, La formation de l’identité politique , Paris, Payot & Rivage, 1998 - Maalouf Amin, Les identités meurtrières , Paris, Grasset, 1998 - Mucchielli Alex, «L'identité » , Paris, Presses Universitaires de France, 1992 - Picard Dominique, «quête identitaire et conflits interpersonnels», Connexions , N°89, 2008 - Tardif Jean , «Mondialisation et culture: un nouvel écosystème symbolique», Questions de communication 13|2008 Les propositions de communication (en français) devront contenir les informations suivantes: • nom, prénom et adresse e-mail; • université/laboratoire de rattachement; • notice biobibliographique; • titre de la communication; • résumé de 1 500 signes maximum précisant l’objet de la communication. La date limite de soumission des propositions est fixée au 25 mars 2017 aux adresses suivantes: laboratoiredeslangues@gmail.com // dilanelic@gmail.com Vous recevrez une réponse après expertise par le comité scientifique le 02 avril 2017. Comité scientifique: Latifa Sari M., Kahina Bouanane, Amel Abbaci, Hanane El Bachir Comité d’organisation: N. Djebari, R. Benmansour, G. Kherbouch, T. Dali Youcef, A. Mecherbet, I. Khaldi, Z. Chaouch Ramdane Responsablescientifique : Pr. Latifa SARI M.
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« Found in (Mis)Translation»: les impondérables de la (mé)traduction , revue Quaderna , 4
Appel à contributions pour le n°4 de la revue Quaderna « Found in (Mis)Translation»: les impondérables de la (mé)traduction sous la direction de Sylvie Le Moël et Dirk Weissmann Le quatrième numéro de la revue transdisciplinaire et multilingue Quaderna portera sur le thème « ‘Found in (Mis)Translation’: les impondérables de la (mé)traduction». Nous invitons tous les chercheurs intéressés par le sujet à envoyer leurs propositions aux responsables de ce numéro à paraître courant 2018. Les contributions peuvent provenir des différents champs disciplinaires (littérature, civilisation/histoire, philosophie/histoire des idées, linguistique/didactique) et linguistiques (français, anglais, allemand, espagnol, italien) couverts par la revue; elles peuvent être rédigées, au choix, dans l’une des langues susmentionnées. Argument Selon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme de «mistranslation» désigne tout simplement une traduction erronée, une «faute» de traduction. Toutefois, en suivant l’idée d’une possible productivité de l’erreur, une partie de la traductologie contemporaine a conféré un sens moins restrictif à ce concept pour interroger la limite séparant la «bonne» de la «mauvaise» traduction. Ces approches s’intéressent, d’une part, à la subjectivité du traducteur, à la traduction comme acte interprétatif, voire créatif, en mettant en cause la vision manichéenne qui sous-tend le préfixe «mis-». D’autre part, ces recherches analysent les effets (im)prévus que certaines traductions «actives» ont pu avoir dans l’histoire, en soulignant la dimension performative de celles-ci. En effet, quelle que soit la manière dont on évalue une (mé)traduction donnée, ses répercussions sur l’histoire politique, intellectuelle, littéraire peuvent être spectaculaires. À titre d’exemple, on pourrait citer le cas de la Dépêche d’Ems de 1871, dont la traduction est inséparable du déclenchement de la Guerre franco-prussienne, ou bien l’usage créateur que Borges fait de la «métraduction», à partir des années 1920, dans le contexte de la fondation d’une tradition littéraire argentine. D’autres exemples, comme la réception internationale du terme de «littérature mineure» forgé d’après Kafka, pourraient compléter cet aperçu de la problématique que notre numéro thématique vise à approfondir. Axes envisagés En suivant ce cadrage, l’étude de la problématique des «mis-translations» pourrait se faire selon plusieurs axes dont voici une sélection : Approches littéraires: - la polysémie du texte littéraire et la subjectivité du traducteur - fidèle/infidèle : le dilemme du traducteur littéraire - la réception des «mistranslations» et la constitution des traditions interprétatives Histoire des idées/philosophie : - la «mistranslation » et l’histoire des concepts - traduction et contre-traduction en philosophie/histoire des idées - peut-on (mé)traduire les textes sacrés? Civilisation/histoire: - performativité et impact social de la traduction - la traduction comme action et manipulation politique - la métraduction et les conflits guerriers Linguistique/didactique: - traduction et créativité - la problématique de l’erreur en traduction - la définition de la «mistranslation» en fonction des genres textuels La sélection des contributions se déroulera en deux étapes: dans un premier temps, nous vous invitons à nous transmettre un projet d’article sous forme de résumé d’environ 300 mots accompagné d’une brève notice bio-bibliographique; après la pré-sélection des propositions en fonction de leur intérêt, de leur qualité et de l’équilibre général du numéro envisagé, nous inviterons les chercheurs retenus à nous envoyer leurs contributions intégrales, lesquelles seront soumises à une double évaluation à l’aveugle ( peer-reviewing ). Calendrier - avant le 1 er juin 2017: envoi des propositionssous forme de résumés - avant le 1 er juillet 2017: pré-sélection des propositions par le comité de rédaction de la revue - avant le 1 er janvier 2018: envoi des textes achevés (autour de 40000 signes/6000 mots) - avant le 1 er juin 2018: peer-reviewing/validation des contributions et préparation à la publication Les propositions d’une page maximum incluant une brève notice biobibliographique sont à envoyer à sylvie.lemoel@u-pec.fr et weissmann@u-pec.fr (rappel de la date-limite: 1 er juin 2017)
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Spaced out - L’espace dans la bande dessinée
colloque international Cagliari / 26-27 octobre 2017 Space does for comics what time does for film. McCloud 1994 Comment l'espace est-il thématisé et transformé dans le récit en images? De quelle manière la BD réécrit-elle et réinvente-t-elle l'espace en s'offrant comme lieu d'une reconfiguration possible, ou utopique, ou fantastique, des coordonnées spatiales? Comment cette reconfiguration influe-t-elle sur les dispositifs de perception? Enfin, comment la représentation de la spatialité en BD se modifie-t-elle dans le cadre des transformations transmédiales en cours aujourd'hui? L'espace, et en particulier l'espace urbain, constitue un élément narrativo-visuel caractéristique de la littérature en bandes dessinées dès son apparition. Longtemps, les auteurs de BD ont privilégié dans leurs œuvres un décor urbain , en s'adressant implicitement à un public qui, par son style de vie et ses modalités de consommation de la BD en tant que «produit» de l'industrie culturelle, ne pouvait qu'être pleinement urbanisé. Parallèlement,l'intérêt pour l'espace intérieur et domestique , de la maison au bureau de l'artiste, de l'immeuble à l'hospice, de la prison à l'hôpital, a gagné du terrain. Il ne s'agit pas des mises en situation neutres mais, de même que l'espace urbain, des espaces décisifs pour la gestion du récit et des personnages qui y évoluent. Enfin, il convient, dans le cas de la BD,de tenir compte aussi de l'espace comme matière sémiotique . Le fait est que la bande dessinée ne se limite pas à figurer les espaces, mais produit sur la surface plane de la page une spatialité bien à elle, qui remet en jeu et souvent redéfinit radicalement nos codes de perception et de représentation de l'espace. Le colloque Spaced out. L’espace dans la bande dessinée entend aborder ces différents thèmes, interrogeant le rôle de l’espace dans la narration en image à partir des approches théorico-critiques les plus diverses avec, comme toile de fond, le paysage narratif et transmédial contemporain. Il est possible de participer au colloque selon deux modalités:envoyant une proposition de communication pour les sessions générales, coordonnées par des respondent désignés par le comité scientifiqueenvoyant une proposition de communication pour les deux sessions spéciales, sous forme d'ateliers, qui se fixent d'explorer les thèmes, respectivement, de la ville et de la maison dans les ouvrages suivant: La ville Andrea Pazienza, Le straordinarie avventure di Pentothal (1982) Art Spiegelman, In the Shadow of No Towers (2004) La maison Richard McGuire, Here (2014) Paco Roca, La casa (2015) Les propositions, de 500 mots environ, seront accompagnées d'une brève notice bio-bibliographique de l'auteur-e et d'une bibliographie théorico-critique essentielle. Il est possible de participer par deux communications, au cas où l'une des deux concernerait l'atelier. Les propositions doivent être adressées au plus tard le 31 mai 2017 à spazi.nuvole@unica.it . La décision du comité scientifique sera communiquée au plus tard le 30 juin 2017. Projet scientifique et organisation Andrea Cannas, Università di Cagliari Claudia Cao, Università di Cagliari Giovanni Vito Distefano, Università di Cagliari Marina Guglielmi, Università di Cagliari Fiorenzo Iuliano, Università di Cagliari Lucia Quaquarelli, Université Paris Nanterre Comité scientifique Giuliana Benvenuti, Università di Bologna Tatiana Cossu, Università di Cagliari Enrico Fornaroli, Accademia Belle Arti Bologna Donatella Izzo, Università di Napoli l’Orientale Mauro Pala, Università di Cagliari Bepi Vigna, Centro Internazionale del Fumetto - Cagliari
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Politiques du théâtre (Milan)
(English version below) Dans le cadre d'un projet CREATIVE EUROPE 2015 («SENSES. New transnational strategies for theatre audience building»), l'Université de Milan (Italie) organise un Colloque international "Politiques du Théâtre" qui se tiendra à l'Università degli Studi di Milano (Milan, Italie) les 28 et 29 novembre 2017 Les deux sections du Colloque seront consacrées respectivement à : 1) Les politiques du théâtre : le public et son théâtre 2) Esthétiques théâtrales: les sens dans lacommunication au théâtre Vous trouverez ci-dessous l'appel à communications. Les propositions de communications (en français, anglais ou en italien), en format PDF, comporteront un titre et un résumé (200 mots max.), ainsi qu'une brève fiche bio-bibliographique du proposant. Les propositions sont à adresser avant le 30 avril 2016, délai de rigueur, à: senses_call@unimi.it Comité d'organisation : Paolo Bignamini, Eugenio De Caro, Serena Feloj, Lorenzo Lattanzi, Chiara Sironi, Chiara Spenuso Comité Scientifique : Paolo Bosisio, Raffaele De Berti, Cesare Fertonani, Maddalena Mazzocut-Mis, Theodor Nita, Paola Ranzini, Paolo Rusconi, Claudio Toscani. La liste des propositions retenues sera publiée dès que possiblesur le sitedu projetSENSES : http://www.sensesproject.eu * CALL FOR PAPERS International Conference Politics of Theatre: Current and Future Transnational Strategies for Building and Improving the Theatrical Experience University of Milano, November 28-29, 2017 The Department of Cultural Heritage and Environment of the University of Milano organizes an International Conference on «Politics of Theatre: Current and Future Transnational Strategies for Building and Improving the Theatrical Experience» within the European Cooperation Project «SENSES: New Transnational Strategies for Theatre Audience Building». In addition to the final evaluation of the project, the conference aims at promoting a dialogue among institutional representatives, theatre professionals and scholars upon strategies of audience building within an aesthetic perspective that could possibly define their theoretical and historical context. The conference to be held in November 28-29, 2017 will be divided in two sections, in accordance with the complementary dimensions that play a role in working with the theatrical audience. Theatrical Politics: the audience and its scene. The first section is conceived as a multidisciplinary platform for dialogue among institutions, professionals, critics and scholars on the function of the theatre in the public sphere and the central role of the spectator in the performing arts, so as to promote a comparison between the theatrical systems in different European countries and their respective legislative and institutional frameworks. Purpose of this comparison is to outline transnational strategies for enhancing the theatrical experience. With this aim, the section will offer a space to examine the relation between theatre, spectator and public sphere in the present context of gradual dematerialization of performance and participation practices. In order to deepen the perspective of the comparison, which mainly addresses the contemporary world, a relevant part of the discussion will be devoted to the historical and intellectual-historical study of significant cases of theoretical reflection on theatre audience and its function. Theatrical Aesthetics: senses and fruition. The second section will contribute to the aims of the conference by examining the experience of theatre audience within the perspective of modern aesthetics. Since the beginning of the 18th century the popularity of theatre calls the attention of philosophers and critics insofar as they become aware that appealing to the norms of “good taste” is no longer enough to educate the “tastes” of a wider and more heterogeneous public. To that aim, the receptive faculties must be trained in order to increase or attenuate the intensity of sensations. The experience of the spectators in the theatre may serve as a model for the fruition of different art forms, like a painting. On the other hand, a generalization seems to be prevented by the specific interaction of text, staging and performing that contribute to the theatrical representation, activating a complex sensory experience, and by the peculiar ethical-pedagogical purposes assigned to the theatre. The section will investigate the theoretical premises and the history of the relationship between the general issue of forming a public taste and the exemplary case of building the theatrical audience, from the 18th century to contemporary theories of reception aesthetics. Proposals should be sent no later than April 30, 2017 to the email address: senses_call@unimi.it Please submit abstracts (in PDF format only) not exceeding 200 words and a short CV (also in PDF format) with current contact information. All proposals will be reviewed and selected by the Organizing Committee (Paolo Bignamini, Eugenio De Caro, Serena Feloj, Lorenzo Lattanzi, Chiara Sironi, Chiara Spenuso) and the Scientific Committee (Paolo Bosisio, Raffaele De Berti, Cesare Fertonani, Maddalena Mazzocut-Mis, Theodor Nita, Paola Ranzini, Paolo Rusconi, Claudio Toscani). Languages of the conference are Italian, English and French. Proposals from scholars, critics, theatre professionals and artists are encouraged. A list of keynote speaker swill be published as soon as possible on the website of the SENSES project: http://www.sensesproject.eu
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À l’épreuve , n°4, 2017 : "L’imposture"
L’imposture, Revue À l’épreuve , n°4/2017 « […] le monde aujourd'hui n'est plein que de ces larrons de noblesse, que de ces imposteurs qui tirent avantage de leur obscurité et s'habillent insolemment du premier nom illustre qu'ils s'avisent de prendre. » (Molière, L’Avare , V, 5) Si l’on peut concéder au lecteur une discrète tendance à la paranoïa dans le caractère d’Harpagon, le brave homme n’a pas tort de saisir l’imposture comme l’un des plus énigmatiques, l’un des plus redoutables maux des temps modernes. Faussaires, escrocs, mystificateurs, plagiaires, falsificateurs peuplent depuis des siècles l’imaginaire occidental, circulant entre réel et fiction, entre arts et histoire, sans que jamais la fascination exercée sur les spectateurs de ce continuel va-et-vient ne se soit démentie. Car l’imposteur fascine. Celui qui impose, qui trompe par son double visage, par ses mensonges ou ses productions, inquiète autant qu’il intrigue, amuse autant qu’il scandalise, non sans que finissent par se cristalliser sur sa figure les traits d’un véritable mythe. Mais qui est-il au juste? Que trouve-t-on derrière le masque d’un homme abusant de ses semblables, en jouant avec les frontières du vrai et du faux? La première image à se présenter à nous sera sans doute celle de l’imposteur de société, du pur imposteur, celui qui a mis sa personne au cœur de la tromperie, et qui usurpe pour lui le nom, la qualité, le titre d'un autre, en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas. Celui qui, comme le Knock de Romains, trompe pour des bénéfices matériels, ou qui, plus curieusement, finit par se croire semblable à cette image construite dans le regard des autres. Si les degrés d’adhésion de l’imposteur à sa tromperie sont nombreux, rien ne semble tant fasciner que le topos de l’abuseur abusé, pathologique, perdu dans un univers construit de toutes pièces qu’il ne distingue plus de l’autre, ou incapable de ne pas retomber dans de nouvelles tromperies en dépit de l’effondrement successif de ses mondes imaginaires. Pensons à la figure de Philippe Berre, condamné une quinzaine de fois pour des escroqueries diverses et variées. Son histoire fera l’objet d’une adaptation cinématographique ( À l’origine , Xavier Giannoli, 2008). Mais parmi les praticiens accomplis de l’imposture, on trouve encore de nombreuses figures de faussaires, qui altèrent la vérité en falsifiant des documents, des objets authentiques, ou en façonnant par leur technique artistique, souvent doublée de la recréation d’un ancrage historique de l’artefact, une part de réel artificielle parfois impossible à distinguer de la réalité. S’ils jouent eux aussi avec les frontières du vrai, avec les noms d’auteurs et les étiquettes, c’est pour leur part en s’effaçant devant une production (ouvrage, œuvre d’art…) qui incarne à leur place le talent, le questionnement sur les limites du possible, la transgression que les purs imposteurs avaient amassés sur leur seul visage (pensons à Rudy Kurniawan, expert en vins de renommée mondiale et escroc de premier ordre). Il reste que ces différentes réalités se confondent volontiers, l’objet falsifié s’offrant souvent comme un outil essentiel pour faire durer l’imposture (voir les faux documents du faux pilote d’ Attrape-moi si tu peux , film de Steven Spielberg, 2002), tandis qu’il était pour d’autres – et tout particulièrement les faussaires d’art – une fin en soi, dont le lien avec son créateur ne devait en aucun cas surgir à la lumière (Shaun Greenhalgh, le génial faussaire de Manchester). Notons encore que dans les arts comme en science, l’imposture et la mystification relèvent aussi volontiers – particulièrement depuis le début du XX e siècle – d’une posture assumée, permettant de questionner ou dénoncer les errements contemporains, ou plus simplement de renouveler le champ de la création, en prenant acte de la difficulté du narratif ou de la figuration à renouveler les cadres d’expression disponibles pour dire la modernité. Le présent numéro de la Revue À l’épreuve souhaiterait interroger les frontières et les mécanismes de l’imposture en tant qu’elle irrigue les arts, l’histoire et les sciences depuis l’Antiquité, dans l’optique de faire le point sur cette notion connaissant un regain d’intérêt ces dernières années. L’un des objectifs pourrait être de contribuer à démêler la complexe galaxie des termes afférents à l’idée de tromperie, dont les contours paraissent parfois délicats à esquisser. Les contributions à ce numéro, résolument pluridisciplinaire, pourront par exemple s’appuyer sur les questions soulevées dans les axes suivants. Faussaires et imposteurs, personnages de fiction Dès avant Tartuffe, dès avant Renart, la fascination de l’Occident pour ses imposteurs a trouvé à s’exprimer dans les arts, en donnant à penser que le parcours de ces personnages questionnait les liens entre réel et fiction avant même qu’on ne les retrouve dans le champ artistique. Presse, biographies, récits, films et œuvres plastiques ont usé et abusé de figures d’imposteurs et de faussaires, que leur jeu avec les frontières du vrai transformait en une matière à narration déjà prête à l’emploi. Le présent axe souhaiterait revenir en détail sur les motifs et les modalités de ces parentés entre imposture et fiction. Pourquoi ces figures doubles, ouvrant l’espace des possibles, ont-elles trouvé un écho relativement constant du côté du monde des arts, et dans quelle mesure a-t-il varié avec le temps? Comment comprendre leurs interactions si particulières avec une réception devant accepter leur dimension parfois transgressive, leur jeu avec la morale et la société, pour leur accorder sa sympathie, s’identifier à eux ou au contraire, les mettre à distance? On sait que, grâce à son lien avec la réception et le savoir des spectateurs, l’imposteur constitue par exemple une figure théâtrale pleine de potentialités, ouvrant la voie, dans son interrogation permanente des limites du réel, à tous les rebondissements, toutes les mises en abyme. Mais la figure de l’imposteur soulève encore des questions axiologiques: tantôt noire et tantôt blanche, tantôt comique, tantôt très sombre, elle fait les frais de l’ironie de ses créateurs autant qu’elle suscite leur empathie, pouvant s’incarner dans des personnages aussi négatifs par leur cupidité ou leur ambition qu’attachants dans cette quête identitaire où le spectateur/lecteur les voit perdus. On s’interrogera encore sur les fonctions des personnages d’imposteurs, qui sont parfois un moyen de s’attaquer à des figures d’autorité(médecins, prêtres…) en se montrant aussi capables qu’eux, ou en remettant en question leur capacité à démasquer la tromperie (experts en arts, forces de l’ordre…). L’imposture serait dans ce cas de figure un moyen d’accéder paradoxalement à la vérité par la tromperie, en dévoilant des impostures bien plus grandes, ou en sortant du monde pour en percevoir une poésie d’abord inaccessible ( Thomas l’imposteur de Cocteau, 1923). Quid des fictions imaginant une imposture globale, organisée ( Les Falsificateurs , d’Antoine Bello, 2007) ? Quelle spécificité du procédé des imposteurs malgré eux ( Bienvenue, mister Chance , Al Ashby, 1979, Le Colonel Chabert …)? On pourra aussi questionner les modalités de fictionnalisation de ces figures qui jouent déjà des frontières de la fiction et du réel, fonctionnant dans un système clos, où tout paraît faire sens, être pensé en cohérence avec l’imposture. Quelles transformations ces personnages subissent-ils lors de leurs circulations incessantes dans le riche maillage de la presse, de l’autofiction et de la fiction qui les étreint dès leur accession à l’espace public(voir par exemple la multiplication des écrits et films sur J.-C. Romand, faux médecin de l’OMSincarcéré pour le meurtre de sa famille, qui déchaîna les passions populaires)? L'imposture comme principe de création L'imposture et ses corollaires (plagiat, copie, manipulation, mensonge) peuvent encore se nicher au cœur des œuvres d'art, allant parfois jusqu'à constituer leur principe de création. Si l'on ne compte plus les artistes qui furent, au fil des siècles passés, accusés d'imposture, le XX e siècle parvint parfois à ériger cette dernière en geste artistique à part entière, souvent réflexif, dans la lignée de la mise à l’épreuve des milieux de l’art engagée par Duchamp avec Fontaine , en 1917. Depuis lors, les artistes n'ont cessé d'employer ce biais pour interroger et déplacer les frontières de l'art, en multipliant les gestes de représentation de leurs falsifications, de leurs reprises ou leurs plagiats. C’est de cette manière que la posture put être revendiquée pour légitimer un statut d'artiste à part entière, dans un renversement des valeurs significatif de notre modernité. On pourra se pencher sur le statut plus polémique encore du faussaire et des œuvres contrefaites, des productions n’assumant pas leur statut d’imposture. Que ce soit dans les domaines de la peinture, de la musique (Mamoru Samuragochi, le «Beethoven japonais») ou du cinéma entre autres, on se demandera comment certaines de ces productions ont acquis le statut d’œuvres d'art via un processus d'autonomisation par rapport au modèle, une fois l’imposture découverte, ou, au contraire, comment elles furent dénoncées comme des impostures en dépit de l’originalité dont elles faisaient preuve. En abordant certaines grandes figures de faussaires, comme Guy Ribes ou Wolfgang Beltracchi, sans se limiter pour autant à l’art pictural, on essaiera de comprendre comment ces artistes adoptèrent des styles et des identités divers, en essayant de cerner ce que la réception de ces œuvres révèle de la pensée contemporaine de l'art. Comment l'imposture a-t-elle pu se nicher au cœur du processus créatif de certains artistes ou de certaines œuvres? De quelle façon permit-elle à certains artistes de se revendiquer comme tels dans un champ social déterminé? De façon plus générale, pourquoi et comment en est-elle arrivée à revêtir une dimension positive dans la constitution d'une œuvre ou d'une figure d'artiste? L'imposture scientifique L'accusation d'imposture dans les domaines scientifiques a souvent partie liée avec la controverse et participe d'un arsenal rhétorique pour délégitimer l'adversaire. «Imposteur» constitue souvent le mot d'ordre conclusif d'argumentations visant à prouver les écueils, les faiblesses, voire les contradictions d'un système de pensée. La dénonciation d’une supercherie devient ainsi parfois l’outil d’uneréaffirmation de ses positions propres, comme ce fut le cas avec la parution en 1965 du petit ouvrage de Raymond Picard, Nouvelle Critique ou nouvelle imposture , visant particulièrement la pensée de Roland Barthes. Plus récemment encore, la production d’impostures put servir à en dénoncer d’autres, celles-ci considérées comme véritables, comme ce fut le cas dans les divers écrits pseudo-scientifiques destinés à prouver par l'absurde la vacuité de tel système d'évaluation par les pairs ou de telle école de pensée, et dont tout l’intérêt résidait dans leur dévoilement. Le plus célèbre, outre Botul et Sokal, restant sans doute l'article de sociologie publié en 2014 par Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin dans la revue Sociétés , pour dénoncer le caractère fantaisiste et sans fondement d’un courant de recherche influent dans leur domaine. Si l'imposture est avant tout mobilisée pour délégitimer une pensée, elle tombe en outre sous le coup d'un arsenal juridique qui en fait désormais un délit de contrefaçon, qu'il s'agisse de plagiat, de démarquage ou d'autres falsifications. Alors que l'emprunt à des textes antérieurs pouvait jadis être valorisé (voir Jean de Soudier de Richesource (pseudonyme de Jean Oudart), Le Masque des orateurs. C'est-à-dire la manière de déguiser facilement toute sorte de discours , 1667), il est aujourd'hui encadré et soumis à une réglementation stricte, bien que problématique. Comment expliquer cette évolution juridictionnelle concernant l'imposture et la contrefaçon? Plus largement, cet axe essaiera de s'interroger sur la teneur des impostures scientifiques, sur la place de l'accusation dans la controverse intellectuelle, que ce soit à travers des études de cas significatifs ou dans une perspective diachronique pouvant éclairer les rapports entre l’imposture et le monde de la recherche. L’axe pourrait aboutir sur des réflexions concernant les théories du complot, dont le caractère infalsifiable et volontiers trompeur questionne lui aussi les frontières du vrai et du faux. Bien entendu, seront considérées avec le même intérêt les propositions s’écartant de ces premières pistes afin d’étudier sous d’autres aspects diverses impostures médiatiques, politiques, historiques ou sociétales, en apportant à notre questionnement des perspectives divergentes (affaire Martin Guerre, prétendus Louis XVII après la Révolution française…). Le numéro est ouvert à l’ensemble des disciplines des arts et des lettres, ainsi qu’aux sciences humaines et sociales. Les propositions ( 500 mots , quelques lignes de curriculum vitae , coordonnées complètes et mention de l’institution de rattachement) seront à envoyer conjointement par courriel aux adresses suivantes, avant le 15 avril 2017 : nicolas.bianchi@univ-montp3.fr et fabien.meynier@univ-montp3.fr Les propositions feront l’objet d’une double évaluation par les membres du comité scientifique, dont les résultats seront communiqués sous un mois. Après acceptation, les articles seront attendus pour le 15 septembre 2017 et publiés sur le site de la revue électronique À l’épreuve : http://alepreuve.com/ Bibliographie : Christian Bessy et Francis Chateauraynaud, Experts et faussaires. Pour une sociologie de la perception , Paris, Pétra, 2014. Arlette Bouloumié (dir.), L’imposture dans la littérature , Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011. Philippe Di Folco, Petit traité de l'imposture , Paris, Larousse, 2011. Umberto Eco, La Guerre du faux , Paris, Grasset et Fasquelle, 1985. Léa Gauthier, Muriel Ryngaert, Fran Lamy (dir.), Posture(s), imposture(s) , Vitry-sur-Seine, MAC/VAL, 2008. Anthony Grafton, Faussaires et critiques. Créativité et duplicité chez les érudits occidentaux , trad. fr. Marie-Gabrielle Carlier, Paris, Les Belles Lettres, 2009. Jean-François Jeandillou, Supercheries littéraires [1989], Genève, Droz, 2001. Charlotte Guichard (dir.), De l’authenticité. Une histoire des valeurs de l’art (XVI e -XX e siècles) , Paris, Presses de la Sorbonne, 2014. Kremer Nathalie, Sermain Jean-Paul, Yen-Mai Tran-Gervat, dir., Impostureet fiction dans les récits d’Ancien Régime , Hermann, collection "La République des Lettres", 2016. Otto Kurz, Faux et faussaires , trad. fr. Jacques Chavy, Paris, Flammarion, 1992. Thierry Lenain, Art Forgery. The History of a Modern Obsession , Londres, Reaktion, 2011. Anthony Mangeon, Crimes d’auteur: de l’influence, du plagiat et de l’assassinat en littérature. Paris, Hermann, 2016. Hélène Maurel-Hindart, Du Plagiat , Paris, Gallimard, Folio Essais, 2011. De main de maître. L’artiste et le faux , collectif, Paris, Hazan, Musée du Louvre éditions, 2009. Comité de rédaction : Nicolas Bianchi (Université Paul Valéry – Montpellier III, Université de Gand) Fabien Meynier (Université Paul Valéry – Montpellier III) Gwendolyn Kergourlay (Université Paul Valéry – Montpellier III) Comité scientifique: Valérie Arrault, professeure en arts plastiques (Montpellier III) Guillaume Boulangé, maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles (Montpellier III) Guilherme Carvalho, maître de conférences en musicologie (Montpellier III) Vincent Deville, maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles (Montpellier III) Claire Ducournau, maître de conférences en littérature francophone (Montpellier III) Philippe Goudard, professeur en études théâtrales (Montpellier III) Matthieu Letourneux, professeur en littérature française (Paris X) Frédéric Mambenga-Ylagou, maître de conférences en littérature française et comparée (Université Omar Bongo, Libreville, Gabon) Catherine Nesci, professeure de littératures comparées (Université de Californie, Santa-Barbara) Yvan Nommick, professeur de musicologie (Montpellier III) Guillaume Pinson, professeur de littérature française et québécoise (Université Laval, Québec, Canada) Didier Plassard, professeur en études théâtrales (Montpellier III) Corinne Saminadayar-Perrin, professeure de littérature française (Montpellier III) Maxime Scheinfeigel, professeure en études cinématographiques et audiovisuelles (Montpellier III) Catherine Soulier, maître de conférences en littérature française (Montpellier III) Marie-Ève Thérenty, professeure de littérature française (Montpellier III)
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Sixteenth Century Society & Conference2017: Milwaukee (USA)
Sixteenth Century Society and Conference [ SCSC ] 2017, Milwaukee [26–29 octobre] : Appel à contribution Date limite : 15 avril 2017 La SCSC est une association professionnelle américaine mondialement reconnue dans le domaine de la littérature et des études prémodernes françaises. Comme dans le passé, les langues de travail de nos sessions de la conférence (sur la littérature française, bien entendu) seront l’anglais et le français. Nous nous sommesfélicitésd’une forte participation francophone lors de nos récents colloques (Genève, Montréal, Porto Rico, La Nouvelle-Orléans, Bruges) et nous espérons qu’il en sera de même cet automne alors que notreassociation comptecélébrerle 500e anniversaire des 95 thèses de Luther à Milwaukee, considérée comme une des villes les plus allemandes des Etats-Unis. En tout cas, entre Brugesoù a eu lieunotredernier colloqueet Saint-Louisqui nous accueillera en 2019,Milwaukeereprésente uneétape intermédiaire incontournable dans notre découverte des bières du monde ! Notre conférence aura lieu d u 26 au 29 octobre 2017 au centre-ville de Milwaukee au Hyatt Regency. Nous vous invitons à soumettre des communications de 20 minutes sur n’importe quel sujet de la littérature française du seizième siècle pour une présentation individuelle ou un panel collectif de trois intervenants. La SCSC propose également trois types d’ateliers :Atelier option A: Discussion entre intervenants dont les communications seront distribuées et lues à l’avance (4 intervenants maximum) ;Atelier option B: Analyse de questions délicates relatives à la traduction ou la paléographie, sans distribution préalable des communications (3 intervenants maximum);Atelier option C: Considérations sur une question majeure avec de brefs commentaires des intervenants et la participation active du public (genre table-ronde, 4 intervenants maximum). Vous trouverez ci-dessous notre appel à communications. Notez bien SVP quela date limite de réception des propositions de communication a été fixée au 15 avril 2017. Site web : http://www.sixteenthcentury.org/conference/.
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Vérité et représentation / Truth and Representation (Canberra)
Australian Society for French Studies Conference 2017 Vérité et Représentation The Australian National University, 13-15 décembre Séances plénières confirmées: Professor Nicki Hitchcott, University of St Andrews Dr Chris Watkin, Monash University Appel à communications Qu’est-ce la vérité et comment la représenter? Pendant des siècles des philosophes, artistes, théologiens, et penseurs politiques ont réfléchi à la nature de la vérité, explorant de diverses stratégies visuelles et rhétoriques pour comprendre son universalité et sa relativité. Quand nous parlons de la vérité, nous évoquons l’objectivité, l’authenticité, et la vérifiabilité. Mais de façon inévitable, nous évoquons aussi la subjectivité, l’artifice, et la fausseté. En fait, parler de la vérité est reconnaître sa relation intime avec le mensonge. Dans notre climat politique actuel, des termes tels que ‘post-vérité’ et ‘fausses nouvelles’ sont devenus omniprésents. A la suite du Brexit et l’élection présidentielle américaine, et précédant l’élection française de 2017, les politiciens et les médias remettent sans cesse en cause la vérité et la représentation. Comment définir la vérité quand nous manipulons les faits pour refléter et renforcer nos opinions établies? Comment assurer notre connexion avec la réalité quand nous percevons le monde de plus en plus souvent à travers la médiation de l’écran? De telles questions engendrent une problématique beaucoup plus large sur notre compréhension de la réalité sociale, culturelle, et politique au vu de toute une myriade d’idéologies et d’orientations théoriques en perpétuelle évolution. Cette conférence vise à considérer ces questions dans le cadre des études françaises et francophones. Comment nos recherches interdisciplinaires peuvent-elles faire face aux questions de vérité et de représentation dans le XXIe siècle, soient-elles en études culturelles ou en sciences politiques, en littérature ou en cinéma? Notre but est d’aborder ces problèmes depuis une multiplicité de perspectives et d’approches méthodologiques. Nous invitons des propositions de communications individuelles (20 minutes) et de groupes (3-4 communications de 20 minutes chacune) autour du thème ‘vérité et représentation’. Nous considérerons aussi des interventions qui ne se conforment pas directement à ce thème. Quelques sujets possibles comprennent, mais ne se limitent pas à :Conceptions philosophiques, théoriques, et historiques / historiographiques de la véritéReprésentations d’autruiRéflexions sur le langage et la formation du discours politiqueLe rôle de la vérité dans l’éducation, y compris le plagiat et la malhonnêteté dans les cours de langueCinéma et les limites fluides de la représentation audio-visuelleVérités incarnées, vérités psychiques, réalités vécuesMythes nationaux et politique de migration(Auto)biographie / Représenter la vérité du soiVérité et pluralisme religieuxPostmodernisme et post-véritéReprésentation dans la linguistique (appliquée) et l’acquisition des langues étrangèresImagination, ou vérité de fiction Veuillez envoyer des propositions de 250 mots pour des interventions en anglais ou en français à asfs_2017@anu.edu.au avant le 3 juillet 2017. Comité: Leslie Barnes, Ashok Collins, Solène Inceoglu, and Gemma King, ANU. Truth and Representation The Australian National University, 13-15 December Confirmed keynote speakers: Professor Nicki Hitchcott, University of St Andrews Dr Chris Watkin, Monash University Call for papers What is truth and how do we represent it? For centuries philosophers, artists, theologians, and political thinkers have reflected on the nature of truth, each exploring the various rhetorical and visual strategies with which we might render its universality and its relativity. When we talk about truth, we call upon objectivity, authenticity, and verifiability. But we also inevitably evoke subjectivity, artifice, and mendacity. Indeed, to talk about truth is to recognise its intimate connection to lies. In our current political climate, terms such as ‘post-truth’ and ‘fake news’ have become ubiquitous. In the wake of Brexit and the American presidential election, and leading up to the 2017 French election, politicians and the media continually call the status of truth and representation into question. How are we to determine what truth is when facts are manipulated to reflect and reinforce the opinions we already hold? How are we to retain our grasp on reality when we see our world increasingly through the mediation of the screen? Such questions bring to mind a much broader problematic surrounding our understanding of social, cultural, and political reality in the light of myriad and ever-evolving ideologies and theoretical orientations. This conference seeks to reflect on these questions within French and Francophone Studies. What role can our interdisciplinary research play in negotiating the problems of truth and representation in the 21 st century, from cultural studies and politics to literature and film? Our aim is to address these problems from a multiplicity of methodological approaches and areas of focus. We invite proposals forindividual papers (20 minutes) and forpanels (3-4 papers of 20 minutes each) related to the theme of truth and representation. We will also consider proposals that do not conform directly to this theme. Possible topics fordiscussion may include, but are not limited to:Philosophical, theoretical, and historical/historiographical understandings of truth-makingRepresentations of OthernessReflections on language and the shaping of political discourseThe role of truth in education, including plagiarism and academic dishonesty in the language classroomFilm and the fluid boundaries of audio-visual representationEmbodied truths, psychic truths, lived realitiesNational myths and the politics of migrationLife-writing/ Representing the truth of the selfTruth and religious pluralismPostmodernism and post-truthRepresentation in (applied) linguistics and second language acquisitionImagination, or the truth of fiction Please send your proposal of 250 words for papers in English or French to asfs_2017@anu.edu.au by 3 July 2017. Organising committee: Leslie Barnes, Ashok Collins, Solène Inceoglu, and Gemma King, ANU.
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L'ethos de rupture: de l'Antiquité à nos jours
L’ ethos de rupture: de l’Antiquité à nos jours 12-13 octobre 2017 Université Paris 3 – Université Paris Est - Créteil Université Paris Est-Créteil, équipes CEDITEC et LIS Université Paris 3, équipes CERAM, CIM, IRCAV Si l’on cherche à prendre la mesure des bouleversements qui affectent le paysage politique occidental du début du XXI e siècle, l’évolution des modes de présentation de soi chez les dirigeants politiques offre un terrain d’analyse prometteur. Certaines personnalités politiques occidentales cultivent un style radicalement nouveau, précisément pensé pour heurter certaines conventions et signifier ainsi une forme de nouveauté (N. Sarkozy, E. Macron, J.-L. Mélenchon). De façon plus poussée encore, des figures très médiatisées fondent leur popularité sur des comportements qui valent avant tout parce qu’ils prétendent rompre avec l’ habitus politique commun (B. Grillo, P. Iglesias Turrión [1] , D. Trump, et de manière plus incertaine ou plus ambivalente M. Le Pen). Dans les slogans comme dans les attitudes, c’est bien l’idée de rupture (avec le passé, avec les conventions, avec le «système») que mettent en avant, comme un argument politique en actes, ces différents acteurs. Ce colloque se propose de mettre en relation cette construction de la rupture comportementale comme argument politique et le concept aristotélicien et post-aristotélicien d’ ethos tel qu’il est reçu dans la tradition rhétorique, la tradition linguistique, celle de l’analyse du discours (D. Maingueneau) et de la Critical Discourse Analysis (N. Fairclough, F.H. Van Eemeren), dans une perspective diachronique choisissant ses objets de l’Antiquité à nos jours. L’enjeu est à la fois de situer historiquement cette prétention à la rupture comportementale dans le temps long (les Cyniques du IV e siècle athénien offrant une sorte de matrice historique du phénomène), et d’en analyser les ressorts précis sur des cas d’étude sélectionnés. On tentera ainsi de répondre, entre autres, aux interrogations suivantes:quelles stratégies rhétoriques / de communication particulières l’acteur politique«de rupture» déploie-t-il par rapport à celui qui se pose en garant de la conformité ?quels phénomènes de réception particuliers peut-on identifier dans la construction de cette rupture?l’ ethos de rupture implique-t-il la transgression des codes rhétoriques et comportementaux traditionnels ou leur usage masqué et subtil?l’ ethos de rupture s’appuie-t-il sur un programme véritablement nouveau ou sur des idées plus ou moins traditionnelles ? Y-a-t-il des formes de compromis, d’hybridation entre la rupture et d’autres types de dynamiques contradictoires, par exemple la «banalisation», la professionnalisation etc…?quelles corrélations peut-on détecter entre cet ethos de rupture et le contexte socioculturel dans lequel il s’inscrit?existe-t-il une inscription historique du comportement de rupture (appel à des modèles etc.)? Le colloque examinera la question dans une perspective transdisciplinaire: il réunira antiquisants, philologues, linguistes, philosophes, politologues, spécialistes de la communication et des arts et médias. Il aura ainsi pour première vocation d’encourager le dialogue entre ces diverses disciplines afin d’esquisser un tableau large de la problématique envisagée, en associant approches analytiques et approches synthétiques. Ce sera aussi l’occasion de faire un premier bilan des dernières campagnes présidentielles (notamment l’élection américaine et l’élection française). Les propositions de communication de 500 mots maximum doivent être adressées, avec une courte biographie et en format word ou rtf, avant le 15 mai 2017 à l’adresse ethosderupture@mailbolt.com . Les réponses du comité scientifique seront communiquées avant le 15 juin 2017 . Organisation Charles Guérin, UPEC – LIS Jean-Marc Leblanc, UPEC – CEDITEC Jordi Pià, Paris 3 - CERAM Guillaume Soulez, Paris 3 - IRCAV Comité scientifique Ruth Amossy (Tel-Aviv), Claire Blandin (Paris-Nord), Pierre Chiron (UPEC), Christiane Cosme (Paris 3), Jamil Dakhlia (Paris 3), Vincent Ferré (UPEC), Johann Goeken (Strasbourg), Norbert Gutenberg (Sarrebrück), Eric Maigret (Paris 3), Dominique Maingueneau (Paris-Sorbonne), Émilie Née (UPEC), Laurent Perrin (UPEC), Marie-Dominique Popelard (Paris 3). [1] P. Iglesias se pose en porte-parole de la société civile contre l’élite politique; il s’affranchit également des codes (vestimentaires, langagiers) traditionnels.
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Expressions francophones en Europe et dans le monde arable. Singularités et lieux de partage. En hommage à Abdelwahab Meddeb (Kénitra, Maroc)
EXPRESSIONS FRANCOPHONES EN EUROPE ET AU MONDE ARABE: SINGULARITES ET LIEUX DE PARTAGE En hommage à Abdelwahab Meddeb Université Ibn Tofaïl – Kénitra Colloque international 18-19 mai 2017 Argumentaire L’espace des littératures francophones, tant en Europe que dans le Monde Arabe, connaît aujourd’hui de profondes transformations. Formes et genres d’écriture y sont remis en cause et réinventés avec l’affirmation de nouveaux écrivains. Dans quelle mesure ces transformations sont-elles révélatrices de l’évolution que connaît le monde aujourd’hui, notamment de part et d’autre de la Méditerranée? Quels modes de construction de la fiction et de la réalité sont- ils privilégiés par les auteur(e)s? En plus de l’usage du français, quels thèmes et quels savoirs ont-ils en partage? Quelle réception fait la critique de leurs textes? Sommes-nous face à des pratiques d’écriture participant singulièrement de ce qu’on a appelé «la littérature monde»? A des formes d’expression dessinant un nouvel horizon d’attente pour la littérature à l’heure du Postmodernisme? Beaucoup de Centres d’études francophones en Europe et dans le Monde Arabe sont aujourd’hui confrontés à ces questions, mais n’y apportent généralement que des éclairages parcellaires car étant déconnectés les uns des autres. Le colloque proposé aura à les aborder non seulement pour faire l’état des lieux des études sur les littératures francophones, ce qui permettrait d’en saisir la richesse et la portée, mais aussi et surtout afin de dégager à partir de celles-ci des pistes inédites de réflexion et d’analyse susceptibles de redéfinir le champ de la théorie littéraire, ses paradigmes et ses enjeux. Un tel travail est d’autant plus nécessaire à entreprendre que la littérature, en tant que vecteur d’expression, est actuellement sujette à tous les débats sur son existence même et sa raison d’être dans la cité. Le fait de placer ce colloque sous le signe de l’hommage à Abdelwahab Meddeb revêt une profonde signification. On sait que celui-ci a non seulement ouvert le texte littéraire aux questionnements de l’art et de la pensée, par de-là les contraintes des genres et des conformismes éculés, mais il en a fait d’abord un lieu d’approfondissement des ressorts de l’écriture dans sa démarche d’abolition des frontières entre Orient et d’Occident, de négation des limites entre discours et histoire, de redéfinition du continu et du discontinu, du commencement et de la fin, du visible et de l’invisible. Se pencher sur la richesse et la diversité des problématiques inhérentes à son œuvre permettra à la fois d’en saisir la complexité, et d’essayer de comprendre vers quelle orientation il infléchissait les tensions et les désirs qui nourrissent actuellement la littérature francophone. Axes de réflexionFrancophonie et singularités littéraires: la force de la langue / le poids de la société et de la cultureEcrivain(e)s francophones de part et d’autre de la Méditerranée: quels lieux de partageModernités d’Abdelwahab Meddeb: récits, poésies, formes brachylogiques ParticipantsEnseignants- chercheurs d’Europe et du Monde ArabeResponsables des Centres d’études francophonesEcrivainsEditeurs et journalistes ObjectifsRepenser les études relatives à la francophonie littéraireApporter un nouvel éclairage sur les littératures francophones en Europe et dans le Monde ArabeOuvrir le champ littéraire francophone à d’autres domaines d’expression, notamment les formes brachylogiques.Permettre aux spécialistes des littératures francophones des deux aires géographiques concernées de débattre et d’échanger, et prendre la mesure des avancées réalisées dans ce domaine.. Public viséEnseignants chercheurs des facultés des lettresEtudiants de licence, Master et DoctoratEcrivains et critiquesJournalistes responsables des pages culturellesEditeurs et libraires RetombéesUne meilleure visibilité de la situation des expressions francophonesUne forte coordination entre les chercheurs et les Centres d’études francophonesUn accroissement de l’intérêt pour les littératures francophones dans le cadre de diverses approches: thématique, formaliste, comparatiste, etc. OrganisateursUniversité Ibn Tofaïl- Kénitra- MarocLaboratoire DILILARTICE- Faculté des Lettres- KénitraInstitut BalzacBureau AUF MaghrebServices culturels de l’Ambassade de France – Rabat Comité scientifique : Abderrahmane Tenkoul- Farida Bouhassoune- Sanae Ghouati – Abdellah Mdarhri Alaoui- Mansour Mhenni- Mustapha Trabelsi- Dima Hamdane- Marc Gontard- Charles Bonn- Comité d’organisation: Abderrahmane Tenkoul- Sanae Ghouati- Abdellah Romli- Khalid Rizk- Najmeddine Soughati- Zouhir Zighighi (Les doctorants Hinda El Hilali- Mounir Yajjou- Abdeladime Tahiri- Khadija Nacihi- Latifa Chahbi) Modalités d’inscriptionFrais d’inscription:70 eurosLes propositions de participation doivent être envoyées au plus tard fin mars 2017 àMme Sanae Ghouati: ghousana@yahoo.fr
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Mouloud Mammeri : une œuvre multiforme et polyphonique (Tizi Ouzou, Algérie)
A l’occasion du centenaire de la naissance de Mouloud MAMMERI, l’Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou organise un colloque: MOULOUD MAMMERI: une œuvre multiforme et polyphonique Il était temps de happer les dernières voix avant que la mort ne les happe. Tant qu’encore s’entendait le verbe qui, depuis plus loin que Syphax et que Sophonisbe, résonnait sur la terre de mes pères, il fallait se hâter de le fixer quelque part où il pût survivre, même de cette vie demi-morte, d’un texte couché sur les feuillets morts d’un livre. Rarement une œuvre algérienne aura reflété aussi «gravement» le parcours et les idées de son auteur, à tel point que nous n’hésitons pas à parler d’engagement au sens où l’entend Denis BENOIT: « Il y a une gravité de l’engagement: écrire est une tâche ou un devoir qui s’impose à la liberté de l’écrivain; il en est la réalisation plénière, et en cela, l’écrivain engagé est totalement présent à l’écriture: fruit de sa liberté souveraine, son œuvre ne la concrétise pleinement qu’à condition qu’il assume l’entière responsabilité de ce qu’il écrit. ». L’engagement de Mouloud MAMMERI s’exprime par la « présence totale de l’écrivain à la littérature », mais aussi à la culture algérienne et essentiellement à la culture berbère. Sans être une exception, le cas de Mouloud MAMMERI est cependant éloquent, car il se présente simultanément comme essayiste, romancier, dramaturge, nouvelliste, anthropologue, critique, chercheur, linguiste. Multiples et extrêmement variées, ses activités n’en obéissent pas moins à une cohérence interne, qui est la permanence du projet initial: l’engagement de sortir les siens du silence pour les faire accéder à l’Histoire. La conception de l’engagement telle que définie par Denis BENOIT va dans le droit fil de l’entreprise mammérienne, puisque «la littérature engagée consiste à écrire pour, toute la difficulté de l’entreprise réside dans la duplicité de ce pour … La force d’une œuvre procède de sa capacité à rencontrer et à formuler les attentes vagues et indéterminées d’une «société tout entière», c’est-à-dire, en définitive, à révéler cette société à elle-même et à l’informer, au sens de lui donner forme.» Englobant la totalité de l’histoire algérienne qu’elle suit avec vigilance, l’œuvre mammérienne s’intéresse aussi bien à l’écriture romanesque, qu’à celle des nouvelles et des pièces de théâtre, elle s’étend également à d’autres domaines de recherches tels que l’anthropologie, le recueil, la transcription et la traduction de la poésie orale (les Ahellils) et des contes populaires, ainsi qu’à l’élaboration d’ouvrages de grammaire et de linguistique berbères. Les quatre écrits romanesques La Colline Oubliée (1952), Le Sommeil du Juste (1955), L’Opium et le Bâton (1965), La Traversée (1982) correspondent aux quatre étapes capitales de l’histoire de l’Algérie, entre lesquelles viennent s’insérer les récits seconds - nouvelles et pièces de théâtre: Ameur des arcades et l’ordre (1953), Le Zèbre (1957), La Meute (1976), Le Banquet , précédé de La Mort absurde des Aztèques (1973), Ténéré Atavique (1981), Le Foehn (1982, pièce jouée en 1967), L’Hibiscus (1984), Escales (1987), La Cité du Soleil (1987). Les romans fonctionnent comme des miroirs et présentent des « images globales » de la société algérienne, avec cependant des visages différenciés et un éclairage que l’auteur a bien évidemment choisi. C’est ainsi, affirme Mammeri, que «Les dormeurs de La Colline Oubliée deviendront quelques années plus tard les maquisards de L’Opium et le Bâton . Les mêmes exactement. Tant il est vrai que l’homme est toujours dans le monde et dans le temps, je veux dire: dans un monde et dans un temps.» Axes de réflexion:Analyser l’essai inaugural «La société berbère» et voir dans quelle mesure il constitue le projet fondateur de Mouloud MAMMERI.Interroger les thématiques des œuvres romanesques à la lumière des nouvelles critiques et voir en quoi elles constituent des thématiques d’actualité.Mettre en lumière la guerre d'indépendance 1954-1962 dans les romans mammériens.Entrecroiser les romans et les récits brefs en vue d’établir des liens entre eux et de dégager les correspondances possibles.S’interroger sur la multiplicité des genres empruntés par l’écrivain et élucider les motivations qui sous-tendent une telle migration générique.Etablir les liens entre l’œuvre romanesque et la quête anthropologique en vue d’évaluer les résonnances et les échos qu’elles entretiennent.S’intéresser à la mise en représentation de l’«intellectuel», à ses définitions dans l’œuvre romanesque et aux dérivations/évolutions de cette figure dans les récits brefs: nouvelles, pièces de théâtre, sotie(s).Etudier l’apport de Mammeri dans le passage de la kabylité à la renaissance de tamazgha.Etudier l’œuvre mammérienne à la lumière des études culturelles et postcoloniales.S’intéresser à l’apport de Mammeri d’un point de vue local et universel (l’humanisme chez Mammeri)Voir la trans-inter-culturalité dans les œuvres de Mammeri.Etudier le multilinguisme et la traduction chez Mouloud Mammeri.Mettre en exergue l’apport de Mammeri dans l’élaboration d’une grammaire et d’un lexique berbères et faire ressortir son apport dans le processus de la standardisation et de la notation du berbère. Présidents d’honneur: Le Recteur de l’UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI, Pr TESSA Ahmed Mme la Doyenne de la Faculté des Lettres et des Langues Dr Aini BETOUCHE Présidente du colloque : Dr BOUKHELOU Fatima Malika, (MCA) Comité Scientifique · Mme. ACHI Nacéra, (MCA), UMMTO; · M. AIT CHALLAL Salah (MCA), UMMTO; · Mme. ALI BEN ALI Zineb, (Professeur), Université Paris 8; · M. BAYOU Nora, (Professeur), UMMTO; · Mme. BELAALA Naima, (Professeur), UMMTO; · Mme. BENDJELID Faouzia, ((Professeur), Université d’Oran-Sénia; · M. BERRICHI Boussad, (Professeur), Carleton University, Ottawa; · Mme. BETOUCHE Aini, (MCA), UMMTO; · M. BOUALILI Ahmed, (MCA), UMMTO; · Mme. BOUKHELOU Fatima Malika, (MCA), UMMTO; · Mme. BOUTOUCHENT Fadhila, (MCA), UMMTO; · Mme. Catherine MILKOVITCH-RIOUX, (professeur), Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France; · Mme. DAOUDI Samia, (MCA), UMMTO; · Mme. GADA Nadia, (MCA), UMMTO; · Mme. GHEBALOU Yamilé, (Professeur), Université d’Alger 2; · M. HOCINE Hamid, (MCA), UMMTO;Mme. Isabella VON TRESKOW (Professeur Docteur), Institut des Etudes Romanes, Université de Regensburg-Ratisbone, Allemagne; · M. KHATI Abdelaziz, (MCA), UMMTO; · M. NABTI Amar, (Professeur), UMMTO; · Mme. SABRI Malika, (MCA), UMMTO; · Mme. YACINE Tassadit, (Professeur), EHESS, Paris; · Mme. ZOUICHE Nabila, (MCA) UMMTO; Comité d’organisation: Mme ABDESSELAM Lila, Doctorante (Présidente du comité d’organisation); M. MAHMOUDI Hakim, (MCB), Département de français; Mme MEKSEM Malika, (MCB), Département de français; M. BOUKHERROUF Ramdane, (MCB), département de Langue et Culture Amazighes; M. BELKHIS Boualem, Doctorant; M. FRIDI Mohammed, Doctorant; M. IBRI Hamid, Magistérant; Mme TIDMIMT Nadia, Doctorante; Mme RAHMANI Miryama, Doctorante; Mme HALOUANE Tanina, Doctorante; Modalités de soumissionLa fiche de participation doit inclure:Le titre de la communicationUn résumé d’environ 250 motsCinq (05) mots-clés au maximumFiche de renseignement du participant (E-mail, structure d’attachement)Frais de participation: (50 € pour les participants venant de l’étranger, 5000 DA pour les nationaux)Les langues de communication sonttamazight, français, arabe et anglais. (Dans le cas où la communication est dans une autre langue que le français, un résumé en français doit être adjoint à la proposition de communication)Les propositions de communication doivent parvenir avant le30 septembre 2017 , sous format Word (.doc ou .docx) à l’adresse suivante: colloquemammeri2017@gmail.com
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L’ontologie du numérique.Entre mimésis et réalité (revue Sens public )
Dossier Sens public (sens-public.org) sous la direction de Servanne Monjour, Matteo Treleani et Marcello Vitali-Rosati Dans sa longue notice (auto)biographique publiée sur Le Tiers livre , François Bon prédit en ces termes la fin de sa vie et l'aboutissement de son œuvre: Évolution progressive et définitive du site Tiers Livre en arborescence d’oeuvre transmedia et préparation d’un verre sphérique inaltérable et indestructible incluant la totalité de cette oeuvre unique. Déclare dans son dernier billet de blog : “J’aurais pu faire ma vie autrement, mais je n’y avais pas pensé avant”. Cependant, la révélation que l’auteur habitait depuis de nombreuses années dans son site Internet provoque un certain émoi et beaucoup de sensation et d’interrogation dans le monde numérique et littéraire. Non sans humour, l'écrivain souligne la fusion qui s’opère aujourd’hui entre les espaces numérique et non numérique, ou du moins le brouillage constant des frontières entre ce qui relève traditionnellement du «réel» et de l'«imaginaire». En vérité, ce brouillage n’a rien d’inédit, aussi dirons-nous que le numérique permet de réinvestir certaines problématiques ontologiques qui ont traversé l’histoire de la pensée – en y ajoutant au passage ses propres paradoxes. D’un côté en effet, la notion de représentation a été largement utilisée pour analyser l’effet de nos écrans numériques, bien que l’on puisse regretter l’aspect restrictif d’une telle approche qui, essentiellement concentrée sur la dimension visuelle des médias numériques, occulte tout ce qui se trouve du côté des pratiques – l’analyse du concept d’interface, proposée par Alexander Galloway permet d’ailleurs d’y remédier (Galloway, 2012). D’un autre côté, le terme «réalité» (augmentée ou virtuelle) n’a cessé d’être convoqué afin de définir le statut des mondes numériques – l’adjectif «virtuel» ayant alors pour fonction d’affirmer une progressive perte de la matérialité du rapport avec l'espace dit réel (Serres 1994, Koepsell 2000, Virilio 1996). Aujourd’hui enfin, de plus en plus de chercheurs s’accordent à dire que nous vivons dans un espace hybride (Beaude 2012, Vitali-Rosati, 2012, Floridi 2014), où les distinctions entre réel et numérique n’ont plus de sens… Dans ce contexte, les narrations transmédia s’emploient elles aussi à repousser les frontières entre mondes fictionnels et monde(s) réel(s), en s’appuyant notamment l’engagement des spectateurs (Jenkins, 2008). Les produits en réalité augmentée mélangent désormais la vision du monde qui nous entoure avec des éléments ludiques ou issus de la fiction. Le statut de ces nouvelles narrations est complexe : comment qualifier les tweets de Clara Beaudoux dans son Madeleine project , ou ceux de Guillaume Vissac dans Accident de personne ? Comment décrire le projet tentaculaire qui se construit depuis près de 20 ans autour du Général Instin, investissant l'espace web autant que l'espace urbain ? S'agit-il d'écriture documentaire, journalistique ou fictive ? Cette question est-elle encore seulement pertinente ? Quel est le statut de produits comme le jeu Pokemon Go ou les Street view trek proposés par Google ? Si le brouillage des frontières ontologiques est devenu un caractère constitutif du numérique, il n’en soulève pas moins de nombreuses questions : peut-on véritablement déclarer que les notions de représentation, de réel, ou de virtuel sont définitivement périmées? Ou faudrait-il, au contraire, réaffirmer leur intérêt et leur pertinence, du moins d’un point de vue heuristique ? Peut-on parler d’une problématique «ontologique» dans la culture numérique ou s'agit-il d’une querelle de mots? Ce dossier se conçoit comme un champ d'exploration de ces problématiques, dans une perspective résolument interdisciplinaire, accueillant tout autant la philosophie, l’esthétique, les études littéraires, la sémiologie, la sociologie ou les sciences de l’information et de la communication. Des arts numériques à la littérature hypermédiatique, en passant par les web documentaires et les jeux vidéo, de nombreux domaines permettent en effet d’investiguer ces dichotomies apparemment périlleuses entre représentation et réalité, réel et imaginaire, fiction et documentaire… Parmi les sujets traités, pourront notamment figurer (à titre indicatif):le rapport entre espace numérique et espace non numériqueles récits de soiles créations en réalité virtuellela réalité augmentéeles interactions entre jeux vidéos et monde réelle rôle documentaire des produits numériques (web documentaires, web-séries…)les récits transmédia et l’engagement des publicsl'emploi du web sémantique ou des objets à des fins créativesl'actualité du concept de mimesisles enjeux du concept de vérité à l'époque du numériqueLes textes, compris entre 35 000 à 60 000 signes (illustrations bienvenues), doivent être adressés à la rédaction de Sens public ( redaction@sens-public.org ). CALENDRIER :1er juillet : remise des textes31 août : avis d'acceptation1er octobre : publication du dossierBIBLIOGRAPHIE : Aristote, Poétique , Paris, Le Livre de Poche, 1990. Auerbach, Erich, Mimésis : la représentation de la réalité dans la littérature occidentale , Paris, Gallimard, 1977. Beaude, Boris, Internet. Changer l’espace, changer la société , Limoges, FYP éditions, 2012. Bolter, Jay-David & Richard Grusin, Remediation. Understanding New Media , Cambridge, Mass., MIT Press, 1999. Bon, François, Après le livre , Paris, Seuil, 2011. Bunia, Remigius, «Diegesis and Representation: Beyond the Fictional World, on the Margins of Story and Narrative». Poetics Today 31, n o 4 (1 décembre 2010), p. 679‑720. Cassou-Nogues, Pierre, Mon zombie et moi. La philosophie comme fiction , Paris, Seuil, 2010. Floridi, Luciano, The 4th revolution: how the infosphere is reshaping human reality , New York, Oxford, Oxford University Press, 2014. Fourmentraux, Jean-Paul (dir.), Digital Stories. Art, design et culture transmédia , Paris, Hermann, 2016. Galloway, Alexander R., The Interface Effect ,Cambridge,UK ; Malden MA, Polity, 2012. Jenkins, Henry, Convergence Culture: Where Old and New Media Collide , New York, NYU Press, 2008. Koepsell, David R., The Ontology of Cyberspace: Philosophy, Law, and the Future of Intellectual Property , Chicago, Il, Open Court Publishing, 2003. Larsonneur, Claire, Arnaud Regnauld, Pierre Cassou-Nogues, Sara Touiza , Le sujet digital , Dijon, Presses du réel, 2015. Lavocat, François, Fait et fiction: pour une frontière , Paris, Seuil, 2016. Lévy, Pierre, Qu’est-ce que le virtuel ? , Paris, La découverte, 1998. Manovich, Lev, The Language of New Media , Cambridge, Mass., MIT Press, 2001. Monjour, Servanne, Marcello Vitali-Rosati et Gérard Wormser, «Le fait littéraire au temps du numérique. Pour une ontologie de l’imaginaire», Sens Public , décembre 2016. Orlando, Francesco, Les objets désuets dans l’imagination littéraire , Paris, Classiques Garnier, 2013. Platon, La République , Paris, Flammarion, 2002. Rodionoff, Anolga, Les territoires saisis par le virtuel , Rennes, PUR, 2012. Ruffel, Lionel, Brouhaha, les mondes du contemporain , Lagrasse, Verdier, 2016. Serres, Michel, Atlas. le Grand livre du mois , Paris, Flammarion, 1994. Sartre, Jean-Paul, L’imaginaire , Paris, Gallimard, 1940. Vitali-Rosati, Marcello, «What Is Editorialization ?» Sens Public , 4 janvier 2016. Virilio, Paul, Cybermonde, la politique du pire , Paris, Textuel, 2010. Vial, Stéphane, L’être et l’écran , Paris, PUF, 2013.
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La littérature arthurienne tardive en Europe (1270-1530): approches comparatives (Rennes)
(version française de l'appel à la suite) Les communications pourront être en français ou en anglais Colloque CELLAM EA 3206 Rennes 2 - Institut Universitaire de France Wrap-up colloquium for the LATE project (Late Arthurian Texts in Europe) «Late Arthurian Texts in Europe (1270-1530): comparative approaches» Rennes 2, February1-3 2018 (CELLAM Rennes 2; Institut Universitaire de France) The LATE project (Late Arthurian Texts in Europe) studied European Arthurian literatures between 1270 and 1530: while French production has markedly declined, the Arthurian “matter” has, on the contrary, been rather productive in, for example, the Italian, English or Iberian areas, while an Arthurian trend has developed well beyond literature to encompass arts and social practices. A series of three volumes, which gather about 80 articles, organized around languages and territories, in a diachronic perspective, is to be published by the Presses Universitaires de Rennes, The objective of this concluding colloquium is to adopt a complementary approach: by opting for a comparative perspective, its focus will be the study of late Arthurian matter—as a literary phenomenon but also as a social and transmediatic one—through the comparison of productions from different fields, linguistic or not. In addition to transmediatic approaches (comparing texts with figurative representations, for example), one might compare texts belonging to the same linguistic horizon or texts belonging to different linguistic horizons, either in diachrony or in synchrony. While comparisons between two elements can be interesting, priority will be given to more ambitious approaches involving at least three works stemming from different backgrounds. One will privilege the following approaches: - 1. Inter-media comparisons (texts/images, manuscripts/printed books, texts/frescoes, etc.) concerning a specific character or motif; - 2. Intralinguistic comparisons - 3. Multilingual comparisons. In each of these three cases, one might adopt a genetic perspective (which in cases 2 and 3 could take the form of an intertextual approach and in case 3 address the issue of translation), but not only: the comparison of works not linked genetically will allow to highlight wider issues of cultural adaptation. These comparisons may adopt a synchronic framework (all witnesses belonging to the same period) or not. They could encompass, for example, motifs or characters, or questions of poetics and style, or various critical approaches. 30-minute papers, either in English or in French, may be the occasion for collaborations between several specialists. Proposals should be addressed to Christine Ferlampin-Acher: christine.ferlampin-acher@univ-rennes2.fr , before June 30, 2017: title of the presentation, name of author (s), language, short bio-and-bibliography of the author(s) (100 words maximum), abstract of the paper (200 words maximum. Colloque de clôture du projet LATE (Littérature arthurienne tardive en Europe) «La littérature arthurienne tardive en Europe (1270-1530): approches comparatives» Rennes 2, 1-3 février 2018 (CELLAM EA 3206 Rennes 2, Institut Universitaire de France) Le projet LATE (Littérature Arthurienne Tardive en Europe) a étudié les littératures arthuriennes européennes entre 1270 et 1530: si la production en français est caractérisée par un fort déclin, la matière arthurienne a, au contraire, été plutôt productive dans les aires italiennes, anglaises ou ibériques, par exemple, tandis que se développent une mode arthurienne, dans les arts et les pratiques sociales, qui dépasse largement la littérature. Un ensemble de trois ouvrages est à paraître aux Presses Universitaires de Rennes, qui regroupent environ 80 articles, organisés autour des langues et des territoires, dans la diachronie. Le colloque de clôture de ce projet se propose d’adopter une approche complémentaire: en optant pour une perspective comparatiste, il s’agira d’étudier la matière arthurienne tardive (1270-1530) (comme phénomène littéraire mais aussi social et transmédiatique) en mettant en regard des productions appartenant à des champs différents, linguistiques ou non. Outre des approches transmédiatiques (comparaison entre des textes et des représentations figurées, par exemple), on pourra comparer des textes appartenant à un même horizon linguistique ou des textes appartenant à des horizons linguistiques différents, soit dans la diachronie, soit dans la synchronie. Si les comparaisons entre deux éléments peuvent être intéressantes, on privilégiera les approches plus ambitieuses, convoquant au moins trois œuvres, d’horizons différents. On retiendra les approches suivantes: -1.comparaisons intermédiales (textes/images, manuscrit/imprimé, textes/ fresques etc.) portant sur un personnage, un motif, précis; -2. comparaisons intralinguistiques - 3. comparaisons plurilinguistiques. Dans chacun de ces trois cas, on pourra adopter une perspective génétique (qui pourra dans les cas 2 et 3 prendre la forme d’une approche intertextuelle et dans le cas 3 poser le problème de la traduction), mais pas uniquement: la comparaison d’œuvres qui ne sont pas liées génétiquement permettra de mettre en évidence des phénomènes d’acculturation plus larges. Ces comparaisons pourront avoir un cadre synchronique (tous les témoins datant de la même période) ou non. Elles porteront, par exemple, sur des motifs, des personnages, sur des questions de poétiques et de styles, sur des approches critiques. On accordera un intérêt particulier à l’onomastique. Les communications pourront être présentées en anglais ou en français: elles seront de 30 mn et pourront donner lieu à des collaborations entre plusieurs spécialistes. Les propositions sont à adresser à Christine Ferlampin-Acher: christine.ferlampin-acher@univ-rennes2.fr , avant le 30 juin 2017 (titre de la communication, nom de l’auteur (ou des auteurs), langue de communication, brève présentation biobibliographique de l’auteur (ou des auteurs) (1000 caractères espaces compris au maximum), résumé de la communication (2000 caractères espaces compris au maximum).
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L’Année stendhalienne: "Présences du personnage"
L’Année stendhalienne N°18 (2019) Appel à contribution «Présences du personnage» Il y a un paradoxe du personnage stendhalien. «Tissu d’absence [1] », il n’en a pas moins une présence extrêmement forte. Il a une forme d’indétermination, liée au refus de la description et à une psychologie instable ou évolutive, qui conduit le lecteur «non pas à voir le personnage, mais à le rêver», selon la formule de Philippe Berthier [2] . Mais il a aussi une force d’attraction sans pareille: il est de ceux pour qui l’identification du lecteur, la réception affective fonctionnent à plein. On songe à Julien Sorel, dont la réception se caractérise, depuis le début, par des réactions fortes oscillant entre empathie, sympathie, antipathie, détestation. L’univers stendhalien est un terrain propice, mais encore assez peu exploré, aux approches qui repensent et revalorisent l’empathie dans l’acte de lecture [3] , ou qui, dans une théorie du roman et de l’immersion fictionnelle, proposent une ontologie du personnage, et font du roman un «espace de pensée [4] »; il se prête également aux interventions de la critique «créative» ou «interventionniste [5] », qui, en investissant la dimension du possible inhérente au fictif et au virtuel, n’hésite pas à récrire et à remodeler le devenir des personnages [6] . Dans la tradition stendhalienne, le personnage a été appréhendé selon plusieurs types d’approches: à partir des notions d’héroïsme et d’énergie (par exemple chez Michel Crouzet); à partir de catégories psychologiques ou psychanalytiques (par exemple chez Jean Bellemin-Noël), à partir de catégorisations morales (les «Amazones», le «héros fourbe», etc [7] .), par le prisme sociopolitique (par exemple chez Yves Ansel). On voudrait dans ce numéro interroger les modes de présence du personnage: envisager les aspects sensibles de sa performance, sa corporéité, ses façons de s’agencer aux espaces et aux objets, mais aussi sa part d’énigme, sa capacité à ouvrir sur l’imaginaire. On limitera l’enquête au régime fictionnel. Quelques pistes envisageables, non exhaustives, qu’on n’hésitera pas à comparer aux pratiques des contemporains de Stendhal: • Le nom du personnage . Le personnage stendhalien a généralement un état-civil incomplet, incertain, ou tout à fait indéfini. Ces cas de figure, qu’on pourra distinguer, ont-ils une incidence sur la manière dont nous percevons le personnage? Sur la manière dont nous interprétons sa vie? De même, quelle est l’incidence des différentes manières de le nommer, ou plus généralement de le désigner? • Le corps du personnage. Sensations, perceptions, points de vue: quel est l’horizon sensible du personnage stendhalien? Quels gestes, quels styles gestuels, quels mouvements, quelles interactions avec le monde et avec les autres, quelles «formes de vie» peuvent définir le ou les personnages stendhaliens [8] ? • Présences des personnages secondaires . En dehors des principaux protagonistes, dont la variété a été négligée sous le rapport qui nous intéresse ici, quels sont le rôle, la place et le style des personnages secondaires [9] ? Peut-on évaluer leur degré de présence? Comment, à suivre leur point de vue, peut-on percevoir d’un œil neuf les fictions stendhaliennes? À l’échelle des récits entiers, constituent-ils des modèles alternatifs? Sont-ils de simples fonctionnalités – et de quoi? Quelle évolution observe-t-on dans leur traitement sur le long cours de la carrière de Stendhal romancier? • Personnage et communauté . Comment un personnage prend-il du relief, et d’abord sur quel fond se détache-t-il? Dans quels ensembles ou types de communautés est-il pris? Familles, territoires, classes, etc.: quels réseaux lui donnent sens, mobilisent sa parole, sa séduction, son action? Et quels sont les lieux surinvestis et les points aveugles de la démographie stendhalienne? Les liens familiaux, par exemple, sont très inégalement investis: l’adelphie, si prégnante dans les textes intimes ( Correspondance et Brulard ), est largement minorée voire ignorée en régime fictionnel; en revanche, la parentalité y est toujours dramatisée et problématique. Comment fonctionnent les «cercles» de personnages, quelle est leur distribution (hommes et femmes, jeunes et anciens, adultes et enfants, pauvres et riches, etc.)? • Modèle, idéal, fantasme . Dans la réception «beyliste» des romans stendhaliens, le personnage devient souvent un «modèle à vivre [10] ». C’est le cas par exemple chez Jean Prévost. Le personnage est le support exemplaire d’un ethos pratique, où sont envisagés principalement la guerre et l’amour des femmes. Est-ce que le beylisme est un bovarysme au masculin? Comment et pourquoi le personnage stendhalien (homme ou femme) a-t-il à ce point alimenté le rêve viril? La valeur d’exemplarité morale des héros et des héroïnes stendhalien(nes) – comme on sait, jusque dans leur immoralité – n’a-t-elle que des ressorts idéologiques et moraux? • Le personnage comme foyer de possibles . Le personnage stendhalien n’est qu’un simple «peut-être [11] ». Sans cesse placé au carrefour de différentes carrières, de différentes amours, constamment en situation de devoir comparer et choisir, il pousse le lecteur à imaginer et à jauger ses possibles. Ceux-ci, à s’en tenir d’abord à la lettre du texte, sont plus nombreux qu’on ne pense. En suivant les suggestions du texte, on peut rêver, par exemple, Octave de Malivert en instituteur, Lucien au bord du lac d’Albano, Lamiel en Mme de Nerwinde, ou bien en prostituée, ou les deux. En glissant avec les personnages (comme la critique l’a souvent fait, sans le reconnaître), qui sait où peuvent mener les fils qu’on suit? On envisagera ce potentiel des personnages comme un aspect de la composition et de la performance des romans stendhaliens. On pourra aussi envisager les motifs scénaristiques impliquant que le lecteur apprécie le devenir ou les possibles d’un personnage: scènes de procès, scènes de duel , scènes à suspense, croisées de chemin, solitudes contemplatives, solitudes délibératives, etc. Les propositions (titre et descriptif) sont à envoyer à Xavier Bourdenet (xavier.bourdenet@free.fr) ou François Vanoosthuyse (vanoosthuyse.f@gmail.com) pour le 10 juin 2017 . Le choix du comité de rédaction sera communiqué le 15 juillet 2017. Pour les propositions retenues, les textes seront à remettre le 15 avril 2018 . [1] Philippe Berthier, «Le personnage stendhalien et l’ère du soupçon», dans Pierre Glaudes et Yves Reuter (dir.), Personnage et histoire littéraire , Toulouse, PU du Mirail, 1991, p.95-106 [p.105]. [2] Ibid. , p.99. [3] Voir les référence fournies par le dossier «Empathie» de «L’Atelier» du site Fabula ( http://www.fabula.org/atelier.php?Empathie ). [4] Isabelle Daunais, «Présentation» de Le Personnage de roman , Études françaises , vol. 41, n°1, p.6. Voir surtout I.Daunais, Frontière du roman. Le personnage réaliste et ses fictions , Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2002, ainsi que les travaux de Thomas Pavel. [5] Voir notamment, pour quelques références, Marc Escola (dir.), Pour une théorie des textes possibles, CRIN , n°57, Amsterdam, Rodopi, 2012. [6] On songe également à la «critique-fiction» ou «critique amoureuse», telle que la conçoit Jacques Dubois, dans Figures du désir. Pour une critique amoureuse , Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2011, ouvrage où la «rêverie lectrice» appréhende, par exemple, Mme Grandet. Voir aussi J. Dubois, «Pour une critique fiction», dans L’Invention critique ,Nantes, Éditions Cécile Defaut/Villa Gillet, 2004, p. 111-135; et J.Dubois et Constanze Baethge, « Fictions critiques. Érotique et politique dans La Chartreuse de Parme et La Cousine Bette », Stendhal. Balzac. Dumas. Un récit romantique? , sous la dir. de L. Dumasy, Ch. Massol & M.-R. Corredor, Toulouse, P.U. du Mirail, 2006 p. 283-299. [7] Jean Prévost, Essai sur les sources de Lamiel, les Amazones de Stendhal, le procès de Lacenaire (Lyon, Imprimeries réunies, 1942), Michel Crouzet, Le Héros fourbe chez Stendhal (Paris, SEDES, 1986). Pour une discussion critique de certaines de ces approches, voir notamment Yves Ansel, Pour un autre Stendhal (Paris, Classiques Garnier, 2012, sur La Chartreuse et l’«héroïsme») et Maria Scott, Stendhal, la liberté et les héroïnes mal aimées (Paris, Classiques Garnier, 2015, sur les Amazones). [8] Guillemette Bolens, Le Style des gestes: corporéité et kinésie dans le récit littéraire , éditions BHMS, 2008; Richard Shusterman, Conscience du corps: pour une soma-esthétique , trad. Nicolas Vieillescazes, Paris, Éd. de l’Éclat, 2007; Marielle Macé, Façons de lire, manières d’être , Paris, Gallimard, 2011 . [9] Voir Alex Woloch, The one vs the many. Minor character and the space of the protagonist in the novel , Princeton University Press, 2003. [10] Voir le récent colloque du Groupe International de Recherches Balzaciennes, «Vivre (avec) le personnage» (17 juin 2016, maison de Balzac), ainsi que «L’Atelier du XIX e siècle» de la Société des Études Romantiques et Dix-neuviémistes, «Le personnage, un modèle à vivre?» (9 décembre 2016). [11] Voir l’exclamation de Julien Sorel dans sa prison: «Moi seul, je sais ce que j’aurais pu faire… Pour les autres, je ne suis tout au plus qu’un peut-être.» ( Le Rouge et le Noir , II, 42). Ou ce jugement que Lucien Leuwen s’applique à lui-même: «Ce n’est tout au plus qu’un brillant peut-être .» ( Lucien Leuwen , xxxix).
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L'Année stendhalienne , "Un cinéma stendhalien?"
L’Année stendhalienne N°18 (2019) Appel à contributions Un cinéma stendhalien? Si Stendhal est un grand scénariste, attentif non seulement à la ligne générale des histoires qu’il raconte, mais aussi au détail des interactions entre les personnages, entre les personnages et les espaces, entre les personnages et les objets, alors on peut considérer qu’il y a en lui, pour reprendre le titre de Laurent Jullier et Guillaume Soulez, comme un «désir de cinéma» [1] . Plus métaphoriquement, on peut aussi l’apprécier comme cadreur et comme monteur, ainsi qu’Eisenstein le suggérait à propos de Pouchkine ou de Zola – Stendhal lui-même étant – quoique plus brièvement – évoqué dans les essais que le cinéaste consacra à la notion de «cinématisme» dans les arts [2] . Au risque de l’anachronisme, on peut arguer que ces qualités relatives à la gestion de l’espace et du temps sont inhérentes à tout grand récit en action, en image et en rythme. Mais comment apprécier la postérité cinématographique de Stendhal? A-t-il fourni au cinéma, comme on peut aisément l’établir à propos d’Hugo, Zola, Poe, Flaubert ou Dostoïevski, par exemple, non seulement des sujets mais aussi des techniques narratives, des matrices visuelles, des ressources imaginaires? [3] Si l’on s’en tient aux seules adaptations, cette postérité paraît mince, pour ne pas dire médiocre. Il n’existe en particulier aucune adaptation hollywoodienne de Stendhal. Peter Brooks en donne peut-être la raison quand il l’envisage comme «l’un des auteurs les moins mélodramatiques qui soient» [4] . Il a pu paraître difficile, si même le projet a existé (il serait intéressant de le savoir), de transposer dans le grand art populaire américain des œuvres censément écrites pour une élite européenne hostile sinon à la démocratie du moins à la culture démocratique. Il serait cependant erroné de s’en tenir là et d’affirmer que, tout «cinématique» qu’il soit, Stendhal tourne en réalité le dos au cinéma. D’une part, parce que son positionnement à l’égard de la culture démocratique de son temps (récits, spectacles, imageries) est en réalité plus ambigu, ensuite parce que, pas plus en Europe qu’aux États-Unis (pour s’en tenir à «l’occident»), le territoire du cinéma ne se confond avec ceux du mélodrame, de la magie et des spectacles populaires. Et puis, il existe des adaptations de Stendhal. Même si l’apparente ou réelle pauvreté de son destin cinématographique mérite d’être interrogée, il convient de s’intéresser aux films qui en ont été tirés pour le cinéma et pour la télévision, y compris dans de grosses productions impliquant des stars, telles que Le Rouge et le Noir d’Autant-Lara (1954) [5] . Le cinéma et la télévision ont été des moyens de la transmission et de la patrimonialisation de Stendhal en particulier (si non exclusivement) dans l’espace franco-italien. C’est un enjeu – à connotation immédiatement politique – essentiel à la compréhension de ces films, mais aussi à la saisie du statut de Stendhal dans l’industrie de la culture depuis la Libération [6] . Certaines adaptations filmiques ont visiblement cherché à traduire des aspects essentiels de l’esthétique et du propos de Stendhal. La parenté de l’univers stendhalien avec le roman historique, et avec le roman d’aventures, est exploitée par exemple dans l’adaptation que Rossellini a faite de Vanina Vanini (1961) ou dans La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque (1948). Ces films interprètent aussi ce qu’a de spectaculaire et d’intrinsèquement scénique la grande dramaturgie des passions dans le roman stendhalien. Dans un tout autre style, Jean Aurel rend bien quelque chose de l’humour et de la liberté de Stendhal, de sa perversion aussi, dans Lamiel (1967) et dans De l’amour (film de 1964, qui présente en outre l’intérêt – comme la version sonore du Napoléon d’Abel Gance – de mettre en scène Henri Beyle lui-même). Ces films (et les quelques autres adaptations existantes) ont été peu commentés par les stendhaliens. Peut-être en raison d’un écueil du comparatisme: à moins de considérer justement l’intérêt des trahisons, des torsions, des suppressions, des ajouts, le risque des comparaisons est qu’elles conduisent à dénigrer systématiquement les films dont il s’agit de parler. En tout état de cause, un film n’est pas un texte, le film n’est pas le texte: pour saisir ce qui peut être appelé un «cinéma stendhalien» (expression dont on ne prétend pas voiler le caractère anachronique et hasardeux), il convient aussi d’envisager les films en eux-mêmes et pour eux-mêmes. L’expression de «cinéma stendhalien» pourrait trouver une application plus large, si l’on envisage les films qui contiennent des allusions explicites ou implicites à Stendhal, qui soient globalement ou localement structurantes. Par exemple, les personnages de valets tordant le bras de leurs maîtres, que Dirk Bogarde joue chez Losey ( The Servant , sur un scénario de Pinter, 1963) et James Mason chez Mankiewicz ( 5 Fingers [L’Affaire Cicéron], 1952), sont sans doute des allusions à Julien Sorel [7] . Dans This Land is mine [ Vivre libre ] de Jean Renoir (1943, scénario co-écrit avec Dudley Nichols), film de fiction qui décrit l’occupation et rend hommage à la résistance, l’allusion stendhalienne est explicite et globalement structurante: Sorel y est le nom d’un professeur, d’une grande fermeté morale, qui résiste aux Allemands. L’héroïne se prénomme Louise. Mais surtout, toute la dramaturgie du long procès qui termine le film est directement inspirée du procès et des prisons de Julien, au point de pouvoir passer pour une citation. De même, peut-être est-ce qu’on peut considérer que Visages d’enfants de Jacques Feyder (1925) et son remake éloigné, Incompreso – Vita col figlio [ L’incompris ] (1966), de Comencini, sont des films brulardiens , pas seulement parce qu’ils ont pour objet le deuil d’un jeune garçon qui a perdu sa mère, mais parce que la manière dont ils scénarisent la relation de cet enfant avec son père et avec son cadet (sa cadette dans le film de Feyder) a des ressemblances frappantes avec l’autobiographie d’Henri Beyle. Il reste une catégorie de films qu’on peut associer à coup sûr à Stendhal, ce sont les films dans lesquels un personnage parle de Stendhal ou lit Stendhal. C’est le cas par exemple de La Ronde d’Ophüls (d’après Schnitzler), film de 1950 où le personnage interprété par Daniel Gélin commente son fiasco en évoquant un passage de De l’amour – livre que, pour clore ces dix minutes stendhaliennes, sa maîtresse, jouée par Danielle Darrieux (quatre ans avant qu’elle incarne Mme de Rênal), lit ensuite dans la chambre conjugale, tandis que son mari fait ses comptes. Mais peut-être est ce qu’on peut faire l’hypothèse que le «cinématisme» stendhalien a effectivement nourri des styles filmiques, indépendamment de toute espèce de référence aux histoires racontées par Stendhal, et qu’il fait effectivement partie des archives intellectuelles du cinéma, en dehors du seul cas des écrits d’Eisenstein. Cette question, qui s’adresse moins aux spécialistes des textes qu’aux historiens du cinéma, intéresse directement la connaissance de Stendhal, pour ce qu’elle peut ouvrir de perspectives nouvelles sur ses récits et sur ses propres conceptions de l’action, de l’espace et du temps. Les propositions sont à envoyer avant le 10 juin 2017 à François Vanoosthuyse ( vanoosthuyse.f@gmail.com ). Le comité de rédaction se prononcera le 15 juillet. Les textes seront à remettre à la même adresse avant le 15 avril 2018. [1] Laurent Jullier et Guillaume Soulez, Stendhal, le désir de cinéma . Suivi des Privilèges du 10 avril 1840, Paris, Séguier, 2006. [2] Eisenstein, Le mouvement de l’art , texte établi par François Albera et Naoum Kleiman, Paris, Cerf, 1986, p. 159. Voir aussi Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, Cinématisme. Peinture et cinéma , édité par Alexandre Laumonier. Introduction, notes et commentaires de François Albera, avec un collage-préface de Jean-Luc Godard. Traduit par Valérie Posener, Elena Rolland, Anne Zouboff (russe), Danièle Huillet (allemand), François Albera (anglais). Dijon: Les Presses du réel, coll. "Fabula", 2009. [3] Voir à propos de Zola, par exemple, Anna Gural-Migdal, L’Écrit-Écran des Rougon-Macquart. Conceptions iconiques et filmiques du roman chez Zola , Villeneuve-d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2012. Pour une réflexion collective d’ensemble, et dépassant les seuls enjeux dix-neuviémistes, voir Jacqueline Nacache et Jean-Loup Bourget (éds.), Cinématismes. La littérature au prisme du cinéma , Berne, Peter Lang, 2012. [4] Peter Brooks, The Melodramatic Imagination: Balzac, Henry James, Melodrama and the Mode of Excess , Yale University Press, 1976, p. 91. [5] Sur ce film, voir en particulier Laurent Jullier et Guillaume Soulez, «TABLEAU, ÉLAN, FILM. Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara (1954)», dans Martine Reid (dir.), Le Rouge et le Noir de Stendhal. Lectures critiques , Paris, Classiques Garnier, 2013, p. 205-228. [6] Il se trouve qu’un opéra rock à grand succès vient d’être tiré du Rouge et le Noir: Le Rouge et le Noir , d’après l’œuvre de Stendhal, Mise en scène de Laurent Seroussi et François Chouquet, direction artistique de Vincent Baguian, textes de Vincent Baguian, Zazie et Sorel, représenté au Palace du 22 septembre au 31 décembre 2016. [7] Dans le questionnaire de Marcel Proust qu’il remplit pour Michel Ciment, Joseph Losey cite Stendhal parmi ses auteurs favoris en prose, et Julien Sorel parmi ses héros dans la fiction (aux côtés par exemple du Galilée de Brecht (Michel Ciment, Le livre de Losey , Paris, Stock, coll. Ramsay Poche Cinéma, 1979, p. 435). À propos de L’Affaire Cicéron , Vincent Amiel parle, dans des termes qui pourraient être tout droit sortis d’un commentaire du Rouge et le Noir , de «rapports sexuels envenimés par des différences de classe (à moins que ce ne soit le contraire» (Vincent Amiel, Joseph L. Mankiewicz et son double , Paris, Puf, 2010, p. 69). Laurent Jullier et Guillaume Soulez, art. cité, suggèrent également que la meilleure adaptation du Rouge et le Noir est A place in the Sun de George Stevens (1961), d’après le roman de Dreiser An American Tragedy , qu’Eisenstein avait songé à adapter, et que Sternberg avait adapté.
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Georges Mauvois, L'Homme et l'oeuvre.
APPEL À CONTRIBUTIONS GEORGES MAUVOIS . L’homme et l’œuvre Durant la deuxième partie du siècle dernier, et jusqu’à aujourd’hui, l’écrivain martiniquais Georges Mauvois n’a eu de cesse dans le divers de son œuvre de porter le particulier de la Caraïbe, et singulièrement de son île, à l’horizon universel. Les regards protéens de son œuvre disent avec ô délicatesse et virtuosité l’acuité et l’enthousiasme de sa pensée. Qu’il endosse le lin du dramaturge, du chroniqueur, du biographe, du conteur, du créoliste, du pédagogue, du traducteur, du poète, d’un livre l’autre rien de commun. Pour donner à voir le baroque des existences martiniquaises, voire caribéennes, Georges Mauvois, en véritable esthéticien de l’hétérogénéité, fait, tel l’Orphée mythique, le voyage dans les profonds mêmes des cultures, des oralitures créoles, des littératures françaises, gréco-latines, et ramène ainsi, par l’écriture, tout le nuancier de vérités existentielles. Chez Mauvois, le personnage ne se contente jamais de paraître vraisemblable, il est , toujours vrai, véritable, véridique, authentique. L’œuvre est donc vérités, parce que l’homme lui-même est vérités. Cette vie vécue dans le galop des convictions, des résistances, des combats, des bravoures, des opiniâtretés témoigne sans doute du tempérament, du cœur, de la «race», de la grandeur de cet homme. Aussi cette Croisée vise-t-elle à visiter, dans les lumières de l’intellection et du témoignage, le geste grand des œuvres, leur réception locale et internationale, et les présences de l’homme. Il s’agira encore de dégager les traits catégoriels et définitoires de l’esthétique mauvoisienne. À titre indicatif, les analyses pourront explorer un ou plusieurs des points suivants, sans que cette liste soit exhaustive: Analyse linguistique des textes en langue créole et française: quelles spécificités discursives (grammaire des textes, analyse du discours, etc.)? La question du plurilinguisme: modes et enjeux de la coprésence des langues dans les textes littéraires (analyse d’une (ou plusieurs) œuvre(s): récits, poèmes, pièces de théâtre…), approches interdisciplinaires (poétique, sociolinguistique…) Littérature et Histoire/histoires: transmission et adaptation écrite de la littérature orale (contes et légendes) littérarisation de la matière historique, imaginaire et fonctionnalisation de l’événementiel… Taxinomie et épistémologie des textes: délimitation du corpus, problèmes de méthode et conditions de possibilité d’études de ces littératures… Transtextualité dans les textes: rapport aux «classiques» français et aux auteurs francophones d’autres aires géographiques (Caraïbe, Amérique Latine, Afrique subsaharienne…). Diffusion et réception: médias et maisons d’édition, festivals et prix littéraires, lectorats locaux et métropolitains, retentissement dans l’histoire culturelle de la région Caraïbe et autres… Comparaison des parcours, des statuts et des stratégies d’écriture avec ceux de la Martinique et d’autres aires francophones (Belgique, Suisse, Canada, Afrique francophone, Antilles, Guyane…). Actualité de la recherche sur les représentations en littérature Syncrétisme, exotisme, insolite, étrange, démesure, lieu de l’Altérité, internationalisme...Comité de lecture- (direction de publication) Corinne MENCE-CASTER, PU (Université Sorbonne) Cécile BERTIN-ELISABETH PU (Université des Antilles) Rodolphe SOLBIAC, MCF (Université des Antilles) Axel ARTHERON, Docteur (Université des Antilles) Buata MALELA, MCF (Centre Universitaire de Mayotte) Gérald DÉSERT, Doctorant (Université des Antilles) Jean-Marc ROSIER, Editeur K’EditionsEditeur L’HarmattanEnvoi des projets de communication: ( avant le 16 mars 2017) Les propositions (résumés de 300mots maximum) et une brève notice biobibliographique de l’auteur (8-10lignes) sont à envoyer à l’adresse suivante: melangescaraibes@gmail.com Réponse du Comité de lecture : 23 mars 2017 Envoi des communications: 30 mars 2017 Les actes de la Croisée seront publiés en2017.Laboratoires de rattachement CRILLASH (Centre Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines), Université des Antilles (EA 4095) * LLAMAMIENTO PARA CONTRIBUCIONES GEORGES MAUVOIS, El Hombre y la obra Durante la segunda parte del último siglo y hasta hoy, el escritor martiniqués Georges Mauvois no dejó de abarcar, en lo diverso de su obra, lo particular del Caribe, y singularmente de su isla, hacia el horizonte universal. Las miradas proteicas de su obra dicen con extrema delicadeza y virtuosismo la acuidad y el entusiasmo de su pensamiento. Que asuma el lino del dramaturgo, del cronista, del biógrafo, del cuentista, del criollista, del pedagogo, del traductor, del poeta, de un libro al otro nada en común. Para dar a ver lo barroco de las existencias martiniquesas, incluso caribeñas, Georges Mauvois, en verdadero esteta de la heterogeneidad, hace, como si fuera un Orfeo mítico, el viaje en lo profundo mismo de las culturas, de las oralituras criollas, de las literaturas francesas, grecolatinas, y restablece así, por la escritura, toda la paleta de colores de las verdades existenciales. En la obra de Mauvois, el personaje nunca se contenta con parecer verosímil, él es siempre verdad, verdadero, verídico, auténtico. Así pues, la obra es verdades porque el hombre mismo es verdades. Aquella vida vivida en el galope de las convicciones, de las resistencias, de los combates, de las bravuras, de las pertinacias testimonia sin duda alguna del temperamento, del corazón, de la “raza”, de la grandeza de este hombre. Esta “Croisée” apunta a visitar, en las luces de la intelección y del testimonio, el gran gesto de las obras, su recepción local e internacional, y las presencias del hombre. Se tratará asimismo de destacar los rasgos categoriales y definitorios de la estética de Mauvois. A título indicativo, los análisis podrán explorar uno o varios puntos siguientes, sin que aquella lista sea exhaustiva:Análisis lingüístico de los textos en lengua criolla y francesa: ¿cuáles son las especificidades discursivas (gramática de los textos, análisis del discurso, etc.)?La cuestión del plurilingüismo: modos y desafíos de la copresencia de la lenguas en los textos literarios (análisis de una (o varias) obra(s): relatos, poemas, obras de teatro…), planteamientos interdisciplinarios (poética, sociolingüística…)Literatura e Historia/historias: trasmisión y adaptación escrita de la literatura oral (cuentos y leyendas), literarización de la materia histórica, imaginario y funcionalización de los acontecimientos…Taxinomía y epistemología de los textos: delimitación del corpus, problemas de método y condición de posibilidad de estudios de estas literaturas…Transtextualidad en los textos: en relación con los “clásicos “franceses y (a) los autores francófonos de otras áreas geográficas (Caribe, América Latina, África subsahariana…).Difusión y recepción: medias y casas editoriales, festivales y premios literarios, lectorados locales y metropolitanos, repercusión en la historia cultural de la región Caribe entre otras…Comparación de los recorridos, de los estatutos y de las estrategias de escrituras con los de Martinica y otras áreas francófonas (Bélgica, Suiza, Canadá, África francófona, Antillas, Guyana…).Actualidad de la investigación sobre las representaciones en literatura.Sincretismo, exotismo, insólito, extraño, exceso, lugar de la Alteridad, internacionalismo…Comité de Lectura –Dirección de la publicación Corinne MENCE-CASTER, PU (Universidad de la Sorbona) Cécile BERTIN-ELISABETH Profesor de las Universidades (Universidad de las Antillas) Rodolphe SOLBIAC, Profesor asistente (Universidad de las Antillas) Axel ARTHERON, Doctor (Universidad de las Antillas) Buata MALELA, (Centro Universitario de Mayotte) Gérald DÉSERT, doctorando (Universidad de las Antillas) Jean-Marc ROSIER, Editor K’EditionsEnvío de los proyectos de comunicación ( Antes del 16 marzo de 2017 ) Por favor mandar las propuestas (resúmenes de 300palabras máximo) y una breve reseña biobibliográfica del autor (8-10líneas) a la dirección electrónica siguiente: melangescaraibes@gmail.com Respuesta del comité científico: 23 de marzo de 2017 Envío de las contribuciones: 30 de marzo de 2017 Las actas se publicarán en2017Editeur L’HarmattanLaboratorio relacionado CRILLASH (Centro Interdisciplinario en Letras, Lenguas, Artes y Humanidades), Universidad de las Antillas (EA 4095) * Call for contributions Book title : GEORGES MAUVOIS: The Man and the Work From mid-twentieth century to present days Martinican writer George Mauvois endlessly promoted the unique character of the Caribbean through a multifaceted literary work mainly dedicated to Martinique. The protean gaze of his subtle and virtuous work testifies to the sharpness and enthusiasm of his thought. Whether as playwright, chronicler, biographer, story-teller, creolist, teacher, translator or poet, Mauvois writes books endlessly different from one another. In order to shed a light on the baroque character of Martinican and Caribbean lives through an aesthetics of heterogeneity, Mauvois explores Creole oral literatures as well as French and Greco-Latin literatures, bringing an insight in the subtlety of the differences in existential truths. Mauvois’ work does not justcreate a sense ofverisimilitude in characters. The characters are always true and authentic. This authenticity pervading the work as whole emanates from the man’s life made of convictions, resistance, bravery and stubbornness. It testifies for the temperament of a great man. This book is interested in works studying Mauvois’ literary production, its local and international reception. Papers may consider particularly, but not exclusively, one or several of the following aspects -Linguistic analysis of texts written in Creole and French (specific discursive features) - Modes and stakes of multilingualism -Literature, History and histories -Transmission and adaptation of oral literature to a written form -Fictionalization of History -Narrativisation of social and historical events -Taxonomy and epistemology of texts: -Corpus definition, Canonicity, and other problems in the study of Caribbean literature. -Transtextuality in Mauvois’ work: Classical French texts, francophone texts -Diffusion and reception: The media, the publishing sector, festivals, literary prizes. The readership: French Caribbean readership and French readership, impact on the cultural history of the Caribbean and of other places. -Style in the work of Georges Mauvois: Comparing Mauvois’ writing strategies with those of other writers from Martinique and other francophone places. Relevance of the work to contemporary research on representations in literature -Syncretism, exoticism, strangeness, the unusual, excess, places of alterity, internationalism. Co-editors Corinne MENCE-CASTER, Professor (Université La Sorbonne) Cécile BERTIN-ELISABETH Professor (Université des Antilles) Rodolphe SOLBIAC, Associate Professor (Université des Antilles) Buata MALELA, Associate Professor (CUFR de Mayotte) Axel ARTHERON, Phd. (Université des Antilles) Abstracts (with a short bio) are due by March 16, 2017 And should be sent to: melangescaraibes@gmail.com Acceptance will be notified on March 23, 2017. Papers are due by March 30, 2017. The book will be published before the end of 2017 .
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36eConférence annuelleSociété d’Études Pluridisciplinaires du XVIIe Siècle Français
Call for Papers / Appel à communication 36th Annual Conference Society for Interdisciplinary French Seventeenth-Century Studies Société d’Études Pluridisciplinaires du XVIIe Siècle Français SE 17 President /Présidente de la SE 17: Audrey Calefas-Strébelle, Mills College acalefasstrebelle@mills.edu November 2-4, 2017 Du 2 au 4 Novembre 2017 Mills College (Oakland, CA), and Stanford University (Palo Alto, CA), USA Keynote speaker/ Conférencier principal: Jean-Marie Apostolidès, Stanford University Please send 300-word abstracts in English or French by email directly to the session chair or chairs by May 1, 2017. Ayez l’obligeance d’envoyer vos propositions de communication (300 mots maximum) en français ou en anglais par courriel directement au(x) president(s) de séance avant le 1er Mai 2017. 1. Insults, Fury, and Vehemence/ Injures, fureurs et véhémence Chairs/ Présidents de séance: Gilles Declercq (Université Sorbonne Nouvelle): gilles.declercq@univ-paris3.fr Stella Spriet (Université de Saskatchewan): stella.spriet@usask.ca 2. Exemplary Figures/ Figures exemplaires Chairs/ Présidents de séance: Agnès Cousson (Université de Brest): agnes.cousson@univ-brest.fr Jean-Vincent Blanchard (Swarthmore College): jblanch1@swarthmore.edu 3. Spoken and Unspoken/ Le dit et le non-dit Chairs/ Présidentes de séance: Jennifer Tamas (Rutgers University): jt723@rci.rutgers.edu Laurence Plazenet (Université Paris-Sorbonne): laurence.plazenet@paris-sorbonne.fr 4. Orientalisms/Orientalismes Chairs/ Présidents de séance: Ali Yaycioglu (Stanford University): ayayciog@stanford.edu Audrey Calefas-Strébelle (Mills College): acalefasstrebelle@mills.edu 5. Specters and Ghosts / Spectres et fantômes Chair/ Président de séance: Nicholas Paige (University of California Berkeley): npaige@berkeley.edu 6. Rites of passage/ Rites de passages Chairs/ Présidents de séance: Charlotte Trinquet du Lys (University of Central Florida): Charlotte.TrinquetDuLys@ucf.edu Bertram Gordon (Mills College): bmgordon@mills.edu 7. Pedagogy and Digital Humanities/Pédagogieà l’âge des humanités numériques Chairs/ Présidentes de séance: Hélène Bilis (Wellesley College): hbilis@wellesley.edu Hélène Visentin (Smith College): hvisenti@smith.edu Workshops/Ateliers: Workshops allow participants to read and engage in conversation with a small group of colleagues about our current work. Groups will meet once during the conference to discuss pre-circulated works-in-progress. Composition of groups will depend on submissions; we will attempt to accommodate as many submissions as possible given space constraints. Participants commit to: submitting a work of 5-30 pages for pre-circulation at least 3 weeks prior to the SE17 meeting, reading their colleagues’ work, and attending the seminar meeting. A separate call for workshop submissions will be issued following the formation of regular panel sessions, with a deadline of June 15. Please do not send submissions now . Those who would like to participate will submit a ~150-word abstract of their current scholarly or pedagogical project, whether article, book proposal, book chapter, website, syllabus, or other curricular innovation, to Claire Goldstein AND Juliette Cherbuliez. Note: While preference will be given to SE17 members who are not presenting on a panel, all are encouraged to submit. Further information concerning the conference will be available starting in April on the Society’s website : Des informations complémentaires seront disponibles dès le mois d’avril sur le site Web de la Société : http://se17.bowdoin.edu
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"Ceci est mon corps". La performance d'écrivain : spectacle, stratégie publicitaire et invention poétique.
Colloque RIRRA21-ADARR Université Paul Valéry Montpellier 3 31 janvier, 1 er et 2 février 2018 Si le terme de performance, courant dans le lexique des arts du spectacle, a, depuis les années 1970, pris un sens spécifique dans les champs, souvent perméables l’un à l’autre, des arts plastiques et de la poésie où il recouvre des interventions d’artistes ou de poètes relevant de l’art-action, il est possible, en songeant à son sens anglais – «représentation» –, d’y entendre, plus largement, la désignation d’un ensemble de pratiques littéraires qui impliquent une mise en scène de l’écrivain et soulèvent diverses questions sur les frontières de la littérature, de l’auctorialité et des genres. Poème-action, lecture publique, interview, mais aussi interventions publiques moins aptes à s’inscrire dans des catégories préexistantes, nombreuses sont en effet les pratiques qui font de l’écrivain un performeur, qu’il partage l’auctorialité – et la performance – comme dans l’interview, ou reste seul auteur de son geste. Dans leur diversité, elles gagnent sans doute à être confrontées. Lorsqu’il y a synonymie entre œuvre et performance, comme c’est le cas pour les poèmes «en chair et en os» de Julien Blaine ou les poèmes-actions de Bernard Heidsieck, l’écrivain est à la fois auteur et acteur, corps, voix, medium. L’œuvre n’existe pleinement que dans son effectuation. La diction, la posture, la gestuelle (et les accessoires éventuels telle la guitare électrique de Christophe Fiat) en sont partie intégrante au même titre que les possibles effets machiniques (projection d’images, superpositions sonores, réverbérations etc.). La publication éventuelle d’un texte, la captation photographique, l’enregistrement audio ou vidéo ne sont que partition pour la première, traces pour les autres. À la différence de la performance stricto sensu , la lecture publique, qu’elle soit mondaine, professionnelle, cénaculaire ou spectaculaire, projette le texte préexistant dans l’espace sonore en un processus de remédiation, et ne se confond pas avec l’œuvre dont elle tire son existence et sa légitimité. Elle peut pourtant être considérée comme performance dans le sens large que nous souhaitons donner ici à ce terme dans la mesure où elle offre à l’écrivain, au-delà de la simple médiation orale de son texte, l’occasion de «produire un nouvel objet d’art […] irréductible à son support textuel» mais «adossé» à lui dont il présente «une forme particulière d’apparition [1] ». La notion de «lecture performée» révèle d’ailleurs bien la porosité des frontières entre performance stricto sensu et lecture publique. Quant à l’entretien littéraire, qui, accompagnant l’œuvre, se présente comme parergon ou, en termes genettiens, paratexte [2] , il est, selon John Rodden, une performance dans le sens où il permet à l’écrivain de jouer sa persona dans une sphère proche des genres autobiographiques: c’est «une représentation publique, un art rhétorique du modelage de soi» où l’artiste «joue avec différentes personae , en transformant l’interview en une occasion d’invention de soi» de façon à ce qu’elle soit liée aux genres autobiographiques et à la littérature confessionnelle [3] . Il ne s’agit pas de penser ici la performance télévisée de l’écrivain comme une recherche de la personne derrière l’œuvre, pas même comme un effet de vérité [4] , mais au contraire de la penser en termes de fictionnalisation. L’entretien devient donc un mode supplémentaire d’invention littéraire qui passe par la (re)présentation de soi, comme le montre Rodden dans le cas d’Isabel Allende [5] . Au-delà de ces formes d’intervention qui relèvent du spectacle institutionnalisé (que celui-ci se déploie en direct dans les galeries d’art, les musées, les librairies ou soit destiné à une diffusion audio-visuelle), on peut regrouper sous l’étiquette de «performance d’écrivain» des pratiques plus étrangères aux catégories constituées, plus marginales, plus singulières peut-être, voire plus sauvages, pratiques vitales qui débordent des lieux dédiés. De Gérard de Nerval promenant en laisse un homard sur les marches du Palais-Royal à Georges Simenon se proposant d’écrire une nouvelle en direct dans une cage de verre (et peu importe que le projet n’ait pas été mis à exécution), d’Amélie Nothomb construisant par sa vie et ses rituels son personnage public (les chapeaux, le maquillage, la graphomanie etc.) aux écrivains qui, tel le romancier John Shors en Thaïlande et au Cambodge, jouent les guides touristiques sur quelques-uns des lieux de leurs livres, il y a là un ensemble de gestes aux contours incertains qui, non seulement soulève, comme l’entretien ou la lecture publique, une série de questions sur la posture ou l’éthos de l’écrivain [6] et sur la part, dans son intervention, de la stratégie publicitaire, mais invite, dans le cas des pratiques d’écriture en direct, à mobiliser une autre acception du substantif «performance», son acception sportive d’exploit. Les pratiques performatives stricto sensu lorsqu’elles impliquent une prise de risque n’y sont d’ailleurs pas étrangères. Pour exemple, la dernière performance de la série Chute chut de Julien Blaine lors de laquelle le poète circulant en costume et mallette à la main parmi les passants, se jette soudain du haut des escaliers de la gare Saint Charles à Marseille qu’il dévale en roulant sur toute leur hauteur. Entendue dans le sens large que nous lui donnons ici, la performance d’écrivain se situe entre invention et codification ou ritualisation. Sans jamais se confondre avec aucun d’entre eux, elle a rapport avec les différents types d’interactions codifiées auxquelles Richard Schechner [7] applique le terme de performance: les représentations théâtrales, les rites, les cérémonies et sports, les jeux. Hétérogènes, les diverses pratiques susceptibles d’être ainsi rassemblées ont toutefois en commun la mise en vue du corps de l’écrivain. Debout ou assis, statique ou mobile, silencieux ou proférant voire vociférant, dans l’aisance ou dans le malaise de son exhibition, qu’il soit la matière même de l’œuvre voire son unique medium ou seulement une partie du corpus qui construit la performance, le corps s’impose. La performance stricto sensu , la lecture publique, l’entretien littéraire donnent à entendre et à voir, en direct ou à travers l’œil de la caméra, une voix et son timbre, le débit d’une parole, des hésitations, des gestes, des regards. Le verbe se fait chair et cette chair accède à l’empyrée des corps-images, ceux des chanteurs, des acteurs ou des sportifs, suscitant un certain nombre de questions. Le corps en performance occulte-t-il l’œuvre ou l’incarne-t-il? Permet-il, comme l’ont souhaité certains poètes sonores, d’échapper à l’enfermement dans le champ étriqué de la littérature ou élargit-il les frontières du littéraire? Mieux encore: par son intermédiaire, la littérature que l’avènement de l’ère médiatique a reléguée à l’arrière plan dans le champ culturel ne resurgit-elle pas sur la scène publique (au risque de quelles compromissions?)? Significativement, un certain nombre de performances stricto sensu , de lectures plus ou moins performées, d’entretiens s’accompagnent d’une monstration voire d’une exhibition du livre ou du texte. Que le livre soit brandi par l’interviewer et éventuellement cadré en gros plan par la caméra, qu’il soit posé sur une table et violemment éclairé par un projecteur comme dans le dispositif idéal de lecture imaginé par Jean-Marie Gleize [8] où le corps lecteur d’abord visible s’efface peu à peu dans l’ombre, la performance d’écrivain ramène (peut ramener) au texte. Et sans doute fait-elle aussi retour sur lui (quand il existe bien entendu – car la performance stricto sensu peut s’effectuer hors toute partition textuelle). Pas seulement parce que l’entretien littéraire fournit nombre d’éléments paratextuels qui projettent leur lumière (ou leur ombre, c’est selon) sur le texte écrit. Pas uniquement non plus à cause de l’effet retour que l’audition produit sur la lecture silencieuse d’un texte lorsque la mise en voix en a accentué voire révélé certains traits stylistiques (structures sonores et rythmiques, par exemple). En tant qu’horizon accepté ou souhaité de l’écriture, la prestation orale peut modeler les formes textuelles (traits d’oralité, souci rythmique, phrasé spécifique, composition au magnétophone puis avec tous les moyens offerts par la phono-technè [9] ). Texte vérifié par l’épreuve de la voix ou texte écrit pour la voix, texte absent, relayé par l’improvisation vocale ou l’action corporelle muette, la «performance d’écrivain» se révèle irréductible à la simple stratégie promotionnelle. Elle autorise un questionnement de sa ou ses poétique(s). C’est l’une des intentions de ce colloque. Reste un dernier point. Ces gestes-là ne sont pas neufs. La pratique de la lecture publique, dans le cadre des salons ou des cénacles, est bien antérieure au xx e siècle [10] , au même titre que les récitals poétiques sur des scènes plus ou moins célèbres. Les spectacles des cabarets artistiques de Montmartre et du Quartier latin qui donnent à voir et entendre «les poètes dans leurs œuvres» – poèmes ou monologues comiques –, ceux du cabaret berlinois et du cabaret Voltaire de Zurich qui en est, au moins partiellement l’héritier, les interventions des futuristes italiens et des surréalistes sont autant de gestes publics de l’écrivain qui n’ont pas attendu pour se produire notre immédiate contemporanéité. Le colloque s’il souhaite interroger le rapport de la performance d’écrivain à la littérature et analyser les poétiques de la performance, voudrait aussi contribuer à l’établissement d’une histoire de l’objet empirique et hétérogène qu’il constitue en le nommant. Il se propose donc d’examiner en diachronie un certain nombre d’exemples en remontant amont jusqu’à 1830, date que l’on peut retenir comme celle de l’entrée des écrivains dans la médiatisation ou, dit autrement, celle où s’opère, pour eux, le passage d’une scénographie de salon à une scénographie médiatique. Toute périodisation est, certes, plus ou moins arbitraire et l’examen des formes historiques de la lecture publique comme celui des formes de la célébrité pourrait, par exemple, se fixer légitimement un terminus a quo bien antérieur [11] . Mais il s’agit ici d’interroger l’ensemble des interventions publiques de l’écrivain dans un contexte de mutations continuées et accélérées des moyens techniques et communicationnels (développement de la presse écrite puis audiovisuelle, démocratisation de la radio, du disque en ses formes successives, de la vidéo, de l’Internet), un contexte où s’impose le compte tenu du media, à la fois concurrent et vecteur de la performance. Retour au texte ou consentement à sa dilution, revitalisation ou adultération de la littérature, stratégie publicitaire ou geste poétique authentique, qu’en est-il de la performance d’écrivain à l’ère médiatique? Nous attendons les propositions de communication (titre, résumé de 500 mots, biobibliographie) pour le 1 er juillet. Les adresser à catherine.soulier@wanadoo.fr , marieeve.therenty@sfr.fr et galia.yanoshevsky@biu.ac.il [1] Christian Prigent, «La voix-de-l’écrit», dans Compile , Paris, POL, 2011, p.7. [2] Dans Seuils , Genette place dans la même catégorie paratextuelle, celle de «l’épitexte public», l’interview ou l’entretien et la lecture publique à laquelle il fait brièvement allusion. [3] John Rodden, Performing the Literary Interview. How Writers Craft Themselves , Nebraska, Nebraska University Press, 2001, p. 1-2. Il suit bien évidemment l’idée avancée par Lejeune concernant la proximité générique entre une interview d’auteur et les genres autobiographiques. [4] Sophie de Closets, Quand la télévision aimait les écrivains. Lectures pour tous 1953-1968 , de boeck/INA, 2004, p.9, p.94. [5] John Rodden, Conversations with Isabel Allende , Texas, University of Texas Presse, 2004, revised edition. [6] Pour ces questions voir Jérôme Meizoz, Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur , Genève, Slatkine, 2007, La Fabrique des singularités. Postures littéraires II , Genève, Slatkine, 2011; et Dominique Maingueneau, Le Discours littéraire. Paratopies et scènes d’énonciation , Paris, Armand Colin, 2004 ou Ruth Amossy (dir.), Images de soi dans le discours. La construction de l’ethos , Lausanne –Paris, Delachaux et Niestlé, 1999. [7] Richard Schechner, Performance Theory , Routledge Classics, New York and London, 2004 [1988]. [8] Jean-Marie Gleize, «À quoi ça sert?», dans Dire la poésie? , sous la direction de Jean-François Puff, Nantes, Éditions Cécile Defaut, 2015, p.243. [9] Le terme est emprunté à Jean-Pierre Bobillot ( Poésie sonore. Éléments de typologie historique , Reims, Le clou dans le fer, 2009). [10] Antony Glinoer et Vincent Laisney, L’Age des cénacles , Paris, Fayard, 2013. [11] Voir Antoine Lilti, Figures publiques. L’invention de la célébrité (1750-1850) , Paris, Fayard, 2014.
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Interpréter l’Histoire dans les arts décoratifs au XVIIIe s. (INHA, Paris)
Appel à communication: «Interpréter l’Histoire dans les arts décoratifs au XVIIIe siècle» (Paris, 15 juin 2017) Date limite : 15 avril 2017. Type d’événement : journée d’étude. Date de l’événement : 15 juin 2017. Lieu de l’événement : salle Vasari, Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) 6 rue des Petits Champs, 75002 Paris. À la suite de Félibien, qui hisse le «grand genre» au sommet de la hiérarchie des sujets à représenter en 1667, la peinture d’histoire est devenue un enjeu important de l’historiographie. Elle est notamment l’objet d’un ouvrage, daté mais fondamental, de Jean Locquin qui la définit « au XVIIIe siècle, [comme] toute œuvre dont le sujet, emprunté à un texte historique ou littéraire, mettait en scène un ou plusieurs personnages, réels ou non » (1978, p. XXIX). Cette définition, qui assimile à juste titre l’Histoire (« récit des faits donnés pour vrais » selon l’ Encyclopédie ) et la Fable (« récit des faits donnés pour faux »), révèle la multiplicité des sujets offerts à l’imagination des artistes. Parce que la peinture d’histoire est supposée édifier le spectateur, la Direction des Bâtiments du Roi, ainsi que la critique d’art, encouragent les membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture durant la plus grande partie du XVIIIe siècle.La peinture d’histoire apparaît alors comme un élément moteur, et bien connu, du champ artistique. La journée d’étude propose de sortir du double carcan de l’institution (Académie royale de peinture et de sculpture) et du support (le tableau) afin d’apprécier la place de l’Histoire dans les arts décoratifs. Cette approche, menée parallèlement aux travaux concernant la peinture de chevalet, permettrait d’évaluer plus largement la place de l’Histoire dans les arts visuels du Siècle des Lumières. L’interprétation du sujet historique pour des objets fonctionnels et ornementaux relève d’un contexte moins doctrinal et plus hétérogène que celui de la peinture d’histoire. Dès lors, l’intérêt du public pour les sujets historiques – si souvent questionné – pourrait être réévalué, en dehors du Salon et de la critique d’art, par la prise en considération d’objets employés quotidiennement (meubles, tapisseries de lice, textiles, tabatières, vaisselle, orfèvrerie, boutons de vêtement…). Depuis les processus techniques de réalisation jusqu’aux pratiques de consommation, la journée d’étude ambitionne une compréhension élargie des enjeux théoriques, esthétiques ou politiques de la représentation de l’Histoire au XVIIIe siècle. Afin d’approfondir les rapports complexes qui lient les arts décoratifs et la représentation de l’Histoire au XVIIIe siècle, les questions suivantes pourront servir de support à la réflexion. – Concernant le support de la représentation historique: Quels objets reçoivent une scène d’histoire? Au XVIIIe siècle, quel est le statut de ce que l’historiographie a réuni sous l’appellation «arts décoratifs»? Est-ce que la peinture d’histoire est un sujet adapté à tous les objets(dignité du sujet par rapport au support)? Dans quelles proportions respectives l’Histoire s’invite-t-elle dans les arts décoratifs et dans les beaux-arts ? Pourquoi l’Histoire est-elle déclinée sur des objets fonctionnels? Quel type d’Histoire (mythologie, histoire littéraire, histoire biblique, histoire ancienne, histoire contemporaine…) pour quel type d’objet? – Concernant le processus créatif, la commandeet la consommation : Quel est le statut des individus produisant des artéfacts historiés? Quelles techniques et quelles collaborations sous-tendent la production de ces objets? Est-ce que l’administration royale commande des objetsayant un sujet historique ? Dans quels buts? Comment est-ce que les particuliers s’intéressent à ces commandes? Peut-on mesurer un intérêt grandissant pour l’Histoire au travers des objets? Auprès de quelle clientèleen particulier ? – Concernant le rapport avec la peinture d’histoire: La peinture d’histoire est-elle transposée dans les arts décoratifs? Au contraire, l’Histoire reproduite dans les arts décoratifs se distingue-t-elle des sujets de la peinture d’histoire? Des peintres d’histoire ornent-ils des objets fonctionnels? Y-a-t-il une volonté politique derrière la transposition de l’Histoire sur des objets du quotidien? Modalités pratiques: Les communications, d’une durée de 30 minutes, sont suivies d’une discussion avec les autres intervenants et le public. Les propositions de communication (300 mots), accompagnées d’un curriculum vitae et d’une liste de publications, sont à envoyer avant le 15 avril 2017 au Groupe de Recherche en Histoire de l’Art Moderne (GRHAM): asso.grham@gmail.com
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